-
Par geoss le 3 Décembre 2013 à 23:00
Georges Lautner est un réalisateur et scénariste français, né le 24 janvier 1926 à Nice et mort le 22 novembre 2013 à Paris.
Attiré dès ses débuts vers la comédie, Lautner est surtout connu pour avoir mis en image les plus fameuses répliques de Michel Audiard (leur collaboration la plus célèbre restant Les Tontons flingueurs). Ses incursions dans les autres genres (dont Le Professionnel en 1981 ou La Maison assassinée en 1988) connurent également un succès auprès du public. Cet artisan prolifique n'en demeure pas moins une figure incontournable de la comédie française de l'après-guerre (avec Gérard Oury).Biographie
Georges Lautner est le fils de Léopold Lautner (1893-1938), joaillier d'origine viennoise et aviateur qui participe à des meetings aériens (il sera pilote de chasse pendant la Première Guerre mondiale), et de la comédienne Marie-Louise Vittore (qui apparaît sous le nom de Renée Saint-Cyr dans onze des films de son fils). En 1933, après avoir passé une partie de son enfance dans le Midi, il monte à Paris avec sa mère qui va commencer sa carrière cinématographique cette même année et connaître un succès avec Les Deux orphelines. C'est à cette occasion qu'il découvre le cinéma et fréquente les salles obscures, mais cette période joyeuse sera ternie par le décès de son père, le 17 juillet 1938, dans un accident d'avion.
Durant la Seconde Guerre mondiale, il est scolarisé au lycée Janson-de-Sailly, à Paris. Malgré cette période difficile, il essaie de préserver une jeunesse fêtarde, puis se sentant concerné par ce qui se passe en France, il n'hésite pas à venir observer de plus près les événements dans la capitale, ce qui ne manque pas de développer son sens critique.
Après la Libération de Paris, Lautner, après avoir obtenu un Bac philo-sciences, se tourne vers le cinéma, notamment en faisant de petits boulots. Ses débuts au cinéma se font en 1945 comme décorateur dans La Route du bagne, de Léon Mathot. En 1947, il est contraint de cesser ses petits boulots pour aller faire son service militaire en Autriche et va faire un stage de projectionniste 16 mm. Puis il est envoyé au Service cinématographique des armées (SCA) de Paris, côtoyant Claude Lecomte et Marcel BluwalCarrière
Sorti de l'armée, son expérience en matière de pellicule lui vaut de devenir en 1949 le second assistant-réalisateur de Sacha Guitry pour Le Trésor de Cantenac. Durant les années 1950, il continue d'être assistant réalisateur (Les Chiffonniers d'Emmaüs, rencontrant sur le tournage le cascadeur Henri Cogan, devenu son fidèle collaborateur et ami, Courte tête), puis fait des apparitions dans des films comme Capitaine Ardant. Alors qu'il avait pour ambition de devenir comédien, qu'il dut abandonner car il était trop timide pour jouer sur scène et n'avait pas les dons nécessaires, il préfère rester derrière la caméra. À travers les différents plateaux qu'il fréquente, il apprend très vite à user du système D qui lui confère une efficacité à toute épreuve dès qu'il s'agit de pallier les imprévus. Grâce à un bon relationnel, il a pour habitude d'aller discuter avec les seconds rôles et les figurants durant les tournages, ce qui lui donne le goût de devenir réalisateur, sachant mettre à l'aise les comédiens.
En 1958, le directeur de production Maurice Juven le remarque et lui confie la réalisation de La Môme aux boutons, tourné en un mois avec des acteurs de boulevard. Malheureusement, le premier long-métrage de Lautner est un échec commercial. Après ce premier essai, le cinéaste se voit confier par Juven la réalisation de Marche ou crève. Cette adaptation d'un roman de Jack Murray, que le réalisateur signe avec Pierre Laroche (qui collabora sur cinq films du réalisateur), Lautner la considère comme sa première vraie réalisation. Le film amortit l'échec du précédent, lui permettant de réaliser avec son équipe Arrêtez les tambours. Ce film marque le début de sa collaboration avec le chef-opérateur Maurice Fellous.
Mais c'est en 1961 qu'il va se faire connaître du grand public avec Le Monocle noir. Adapté d'un roman du Colonel Rémy, cette comédie policière, avec Paul Meurisse dans le rôle du « Monocle », agent secret français, est un succès commercial et aura deux suites. En 1962, il tourne Le Septième Juré, drame psychologique avec Bernard Blier.
Sa façon de tourner — usage du champ/contre-champ qui permet de jouer avec la profondeur et d'orchestrer ainsi une composition visuelle particulière devient une de ses marques de fabrique, avec les gros plans, de manière à mettre en valeur les comédiens et le dialogue — lui vaut d'être recommandé par Bernard Blier et Michel Audiard (qui va collaborer avec Lautner pour une dizaine de films) à Alain Poiré, patron de Gaumont International, une filiale de la Gaumont chargée des productions de films, une société qui a un palmarès très important de grands succès populaires, en particulier dans le domaine de la comédie. Poiré a la réputation de savoir dénicher les talents.En 1963, Poiré lui offre la réalisation des Tontons flingueurs. Avec Lino Ventura (qui remplace Jean Gabin après un désaccord avec Lautner), Bernard Blier, Jean Lefebvre, et Francis Blanche dans la distribution et Michel Audiard aux dialogues. Le film, sommet de la parodie de film policier, est un succès et devient un classique du cinéma français. Il rencontre à la même époque Mireille Darc et la fait tourner dans une dizaine de films (Des pissenlits par la racine, Les Barbouzes, nouvel opus du groupe Audiard-Lautner-Blier-Ventura-Blanche, Galia, film sur la libération sexuelle, Ne nous fâchons pas et La Grande Sauterelle entre autres).
En 1968, il réalise le film policier Le Pacha, dialogué par Audiard, avec Jean Gabin, qui devait tourner dans Les tontons flingueurs. Au début du tournage, l'atmosphère est lourde. Gabin se retrouve désarçonné par le style Lautner : des gros plans à répétition, de nombreuses coupes… de plus, le réalisateur, timide par nature, est très impressionné par le comédien. Mais quand les premières rushes sont montés, mis en musique et projetés, Gabin comprend alors le style et le ton du film. Cela le décide à faire confiance à son réalisateur pour le reste du tournage, et la suite s'est bien passée. Après quelques problèmes avec la censure, le film sort et connaît un succès public et critique. Après l'échec de son long-métrage américain La Route de Salina, il tourne la comédie Laisse aller, c'est une valse, avec Jean Yanne. Ce film marque les débuts de Coluche au cinéma.Les années 1970 seront prolifiques pour Lautner, qui connaît succès sur succès avec Il était une fois un flic, Quelques messieurs trop tranquilles, La Valise, Les Seins de glace, On aura tout vu et Mort d'un pourri, et tournant avec des acteurs confirmés comme Jean-Pierre Marielle, Alain Delon et Pierre Richard et des acteurs débutants comme Gérard Lanvin et Miou-Miou.
Après une collaboration — difficile — avec Delon (Les Seins de glace et Mort d'un pourri), Georges Lautner fait tourner Jean-Paul Belmondo à partir de 1979 dans Flic ou Voyou. Devenus amis, Belmondo et Lautner vont signer trois films ensemble comme Le Guignolo, Le Professionnel, énorme succès en 1981 et Joyeuses Pâques.
La seconde moitié des années 1980 marque la fin de sa collaboration avec Michel Audiard (qui décède en juillet 1985) et oscille entre succès (La Maison assassinée, avec Patrick Bruel) et échecs commerciaux. En 1992, il tourne son dernier film pour le cinéma, L'Inconnu dans la maison (avec Belmondo), qui ne connaît pas le succès escompté.
Il meurt le 22 novembre 2013 à Paris, des suites d'une longue maladie, à l'âge de 87 ans.Postérité
Georges Lautner fait partie des cinéastes populaires, peu appréciés par la critique de l'époque. En 1963, lorsque sort Les Tontons Flingueurs, le film est éreinté par la critique, le trouvant trop caricatural et à peine divertissant, mais rencontre un réel succès auprès du public, puisqu'il totalise 3 342 393 entrées en France. Aujourd'hui, Les Tontons flingueurs est considéré comme un film culte et rencontre un succès d'audience à chaque diffusion à la télévision.
Il obtient, en 1981, son plus grand succès commercial avec Le Professionnel, qui totalise 5 243 511 entrées.
Au cours de sa carrière, les films qu'il a réalisés ont totalisé, en France, 60,5 millions d'entrées.Filmographie
Réalisateur
Cinéma
1958 : La Môme aux boutons
1959 : Marche ou crève
1960 : Arrêtez les tambours
1961 : En plein cirage
1961 : Le Monocle noir
1961 : Le Septième Juré
1962 : L'Œil du Monocle
1963 : Les Tontons flingueurs
1963 : Des pissenlits par la racine
1964 : Le Monocle rit jaune
1964 : Les Barbouzes
1965 : Les Bons Vivants (autre titre : Un grand Seigneur), film à sketchs
1966 : Galia
1966 : Ne nous fâchons pas
1967 : La Grande Sauterelle
1967 : Fleur d'oseille
1968 : Le Pacha
1969 : Sur la route de Salina
1970 : Laisse aller, c'est une valse
1971 : Il était une fois un flic
1972 : Quelques messieurs trop tranquilles
1973 : La Valise
1974 : Les Seins de glace
1975 : Pas de problème !
1976 : On aura tout vu
1977 : Mort d'un pourri
1978 : Ils sont fous ces sorciers
1979 : Flic ou Voyou
1980 : Le Guignolo
1981 : Est-ce bien raisonnable ?
1981 : Le Professionnel
1983 : Attention ! Une femme peut en cacher une autre
1984 : Joyeuses Pâques
1984 : Le Cowboy
1985 : La Cage aux folles 3 - 'Elles' se marient
1986 : La Vie dissolue de Gérard Floque
1988 : La Maison assassinée
1988 : L'Invité surprise
1989 : Présumé dangereux
1991 : Triplex
1991 : Room service
1992 : L'Inconnu dans la maisonScénariste
1960 : Marche ou crève
1960 : Arrêtez les tambours
1961 : En plein cirage
1962 : L'Œil du Monocle
1963 : Les Tontons flingueurs
1963 : Des pissenlits par la racine
1964 : Le Monocle rit jaune
1965 : Les Bons Vivants
1966 : Ne nous fâchons pas
1967 : La Grande Sauterelle
1967 : Fleur d'oseille
1968 : Le Pacha
1970 : Michel Strogoff, d'Eriprando Visconti
1971 : Il était une fois un flic
1971 : Sur la route de Salina (Road to Salina)
1971 : Laisse aller, c'est une valse
1973 : Quelques messieurs trop tranquilles
1973 : La Valise
1975 : Pas de problème !
1978 : Ils sont fous ces sorciers
1981 : Le Professionnel
1984 : Joyeuses Pâques
1984 : Le Cowboy
1985 : La Cage aux folles 3 - 'Elles' se marient
1986 : La Vie dissolue de Gérard Floque
1987 : La Maison assassinée
1988 : L'Invité surprise
1989 : Présumé dangereux
1991 : Room service
1992 : Prêcheur en eau trouble (TV)
1992 : L'Inconnu dans la maison
1994 : L'Homme de mes rêves (TV)
1995 : Entre ces mains-là, d'Arnaud Sélignac (TV)BOX OFFICE de Georges Lautner ( ref : Box office Story )
Années de tournages
Titres des films ou sketches
dates de sorties
Distributeurs
B.O. France
B.O. Paris et banlieue
Tournages
1958
La môme aux moutons
22.10.58
Globe Omnium Films
143 683
1959
Marche ou crève
15.04.60
Jacques Leitienne
827 478
134 586
1960
Arrêtez les tambours
1.02.61
Jacques Leitienne
1 642 335
330 236
1961
Le monocle noir
30.08.61
Pathé-Consortium
1 624 192
365 076
10 avr./ 20 mai 61
En plein cirage
14.03.62
Jacques Leitienne
635 634
114 745
Le 7ème juré
18.04.62
Pathé-Consortium
1 172 121
407 296
14 oct./ 23 déc. 61
1962
L'œil du monocle
14.11.62
Prodis
1 254 646
415 473
10 juil./ 25 aout 62
1963
Les tontons flingueurs
21.11.63
Gaumont
3 342 393
1 041 486
8 avr./ 29 mai 63
Des pissenlits par la racine
4.05.64
Cocinor
1 517 895
240 126
1964
Le monocle rit jaune
16.09.64
Cocinor
1 345 908
319 878
Les barbouzes
10.12.64
Gaumont
2 431 948
540 171
1965
Les bons vivants (avec Gilles Grangier)
28.10.65
Valoria Films
1 391 061
205 767
Galia
26.01.66
C.C.F.C
1 221 456
436 511
Ne nous fâchons pas
21.04.66
Gaumont
1 877 412
483 485
27 oct./ 23 déc. 65
1966
La grande sauterelle
11.01.67
Gaumont
1 026 237
265 450
29 juil./ 24 sept. 66
1967
Fleur d'oseille
22.09.67
C.C.F.C
692 401
133 118
4 avr./ 14 juin 67
Le pacha
13.03.68
Gaumont
2 050 667
672 337
14 nov./ fin déc. 67
1969
La route de Salina
11.11.70
Corona
446 788
65 345
1970
Laisse allez, c'est une valse
7.04.71
Gaumont
1 387 070
318 565
2 nov.70 / 10 janv.71
1971
Il était une fois un flic
11.02.72
Gaumont
2 045 307
784 807
28 sept./ 20 nov. 71
1972
Quelques messieurs trop tranquilles
25.01.73
Gaumont
2 067 380
526 082
1973
La valise
12.10.73
Gaumont
1 208 874
371 983
1974
Les seins de glace
28.08.74
Fox - Lira
1 462 693
519 132
4 fév./ avr.74
74/75
Pas de problèmes !
18.06.75
Gaumont
1 810 383
718 840
4 nov.74 / 15 janv.75
1976
On n'aura tout vu !
16.06.76
Gaumont
1 290 565
395 907
13/01/76 / ???
1977
Mort d'un pourri
7.12.77
C.I.C
1 854 317
605 767
25 mai / 10 aout 77
1978
Ils sont fous ces sorciers
28.06.78
Gaumont
844 890
229 318
27 fév./ 29 avr. 78
Flic ou voyou
28.03.79
Gaumont
3 950 693
1 060 753
1979
Le guignolo
26.03.80
Gaumont
2 876 016
753 394
1980
Est-ce bien raisonnable ?
25.03.81
A.M.L.F
722 402
191 709
1981
Le professionnel
21.10.81
Gaumont
5 243 605
1 192 085
5 mai / 13 juil. 81
1983
Attention, une femme peut en cacher une autre
21.09.83
Gaumont
1 107 449
268 698
1984
Joyeuses Pâques
24.10.84
A.M.L.F
3 428 900
652 547
Le Cow-Boy
20.03.85
A.A.A / S.E.D.P.A
707 292
128 508
19 nov.84 / 14 janv.85
1985
La cage aux folles III
20.11.85
Warner-Columbia
1 693 202
385 536
1986
La vie dissolue de Gérard Floque
14.01.87
Gaumont
648 982
208 087
21 juil./ 15 sept. 86
1987
La maison assassinée
3.02.88
Gaumont
974 351
218 632
1989
Présumé dangereux
25.04.90
Candice Productions
63 016
23 614
1990
Triplex
24.04.91
Gaumont
68 670
28 865
12 sept. 90 / ???
1991
Room service
24.06.92
A.M.L.F
43 083
18 127
Aout 91 / ???
1992
L'inconnu dans la maison
28.10.92
A.M.L.F
413 871
148 186
T O T A L B O X - O F F I C E F R A N C E
60 557 266
Biographie ref: Wikipédia
2 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique