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    La Traversée de Paris est un film franco-italien, réalisé par Claude Autant-Lara, sorti en 1956. Il est inspiré de la nouvelle de Marcel Aymé, Traversée de Paris, parue en 1947 dans le recueil Le Vin de Paris.

     

    Générique

     

     

    Synopsis

    Paris, en 1942. Chauffeur de taxi au chômage, Marcel Martin gagne sa vie en livrant des colis au marché noir. Un jour, il doit transporter à pied, à l’autre bout de la capitale, quatre valises contenant un cochon découpé. Il se rend dans la cave d’un nommé Jambier et y joue de l’accordéon pendant qu’on égorge l’animal.

    Il se dirige ensuite avec sa femme Mariette vers le restaurant où il doit retrouver son complice. Il y apprend que celui-ci vient d’être arrêté par la police. Un inconnu entre alors dans le restaurant et, sur un malentendu, craignant qu’il ait glissé un rendez-vous à sa femme, Martin l’invite à partager son repas et à travailler avec lui.

    Ce choix s’avère vite calamiteux, car ce nouveau personnage, un certain Grandgil, est loin d’être docile. Il s’octroie tout d’abord une substantielle augmentation de salaire en terrorisant le malheureux Jambier. Puis, il détruit les bouteilles d’un bistro, où les deux complices se dissimulent de la police, et traite les clients de « salauds de pauvres ». Il va même jusqu'à assommer un policier dans le quartier où habite Martin. Et lorsque, fuyant une patrouille allemande, ils finissent par se réfugier dans l’appartement de Grandgil, c’est avec stupéfaction que Martin découvre qu’il s’agit d’un peintre d’une certaine renommée qui ne l’a suivi que pour se distraire.

    Poursuivant néanmoins leur chemin, ils arrivent enfin à l’adresse de la livraison mais trouvent la porte close. Ils font alors un tel tintamarre qu'une patrouille allemande intervient. Dans la Kommandantur où ils sont emmenés, un officier allemand reconnaît le peintre Grandgil. Il s’apprête à les faire relâcher lorsqu’on annonce l’assassinat d’un colonel. L’officier allemand ne parvient à sauver in extremis que Grandgil tandis que Martin, lui, est envoyé en Allemagne au S.T.O.

    Les années ont passé. Paris est libéré, et nous retrouvons Grandgil sur un quai de la gare de Lyon suivi par un porteur de valises. Du haut de la fenêtre du wagon, Grandgil reconnaît soudain Martin, portant comme toujours les valises des autres.

    Un parcours initiatique

    La traversée de Paris est sans aucun doute un parcours initiatique. Grandgil, peintre, dont la création est temporairement suspendue à cause de la guerre, se distrait et forme par la provocation l'introverti Marcel Martin, un chauffeur de taxi au chômage.

    Cette longue marche de nuit à travers les quartiers de Paris va permettre à Grandgil d’exposer à Martin par des exemples concrets les limites de la race humaine. La scène du café où Grandgil se lâche en compagnie d’un Martin temporairement libéré de ses préjugés est un exemple parfait de ce débordement verbal et physique.

    Martin est bousculé par les extravagances outrancières de Grandgil. Il se prend au jeu de la puissance que représente ce peintre désabusé qui s’amuse à déstabiliser ses contemporains, qu'il juge faibles et sans envergure, par des remarques acerbes.

    Ce cheminement dans Paris, surtout dans sa conclusion, va cependant replacer Grandgil dans un rôle responsable où il devra faire preuve de sagesse et de réflexion pour sauver la vie de son camarade.

     

     

    Fiche technique

        Titre : La Traversée de Paris
        Réalisation : Claude Autant-Lara
        Assistant réalisateur : Ghislaine Autant-Lara
        Scénario et Dialogues : Jean Aurenche et Pierre Bost, adapté de la nouvelle éponyme de Marcel Aymé parue dans le recueil le Vin de Paris.
        Décors : Max Douy
        Fourrures : André Brun
        Photographie : Jacques Natteau
        Cadreur : Gilbert Chain
        Son : René-Christian Forget
        Montage : Madeleine Gug
        Musique : René Cloërec
        Maquillage: Yvonne Fortuna
        Photographe de plateau: Jean-Louis Castelli, Emmanuel Lowenthal
        Script-girl: Geneviève Cortier
        Régisseur général : André Hoss
        Affichiste : Clément Hurel
        Producteur : Henry Deutschmeister
        Directeur de production : Yves Laplanche
        Sociétés de production : Franco-London Film (Paris), Continentale Produzione (Rome)
        Société de distribution: S.N.A Gaumont
        Pays d'origine : France,  Italie
        Langues : français, allemand
        Format : noir et blanc (il existe une Version Colorisée de 1994) - - 35 mm – 1,37:1
        Tirage : Laboratoire Franay L.T.C Saint-Cloud, sur pellicule couleur
        Tournage: Studios Franstudio et à Paris, du 7 avril au 9 juin 1956
        Date de sortie : en France 26 octobre 1956
        Genre : comédie dramatique
        Durée : 80 minutes
        Tous publics

     

     

    Distribution

        Jean Gabin : Grandgil, l'artiste peintre
        Bourvil : Marcel Martin, chauffeur de taxi au chômage
        Louis de Funès : Jambier, l'épicier
        Jeannette Batti : Mariette Martin, la femme de Marcel
        Jacques Marin : le patron du restaurant
        Robert Arnoux : Marchandot, le boucher charcutier
        Georgette Anys : Lucienne Couronne, la cafetière
        Jean Dunot : Alfred Couronne, le cafetier
        Monette Dinay : Mme Jambier, l'épicière
        René Hell : le père Jambier
        Myno Burney : Angèle Marchandot, la bouchère, charcutière
        Harald Wolff : le commandant allemand
        Bernard Lajarrige : un agent de police
        Anouk Ferjac : la jeune fille lors de l'alerte
        Hubert Noël : le gigolo arrêté
        Béatrice Arnac : la prostituée
        Jean/Hans Verner : le motard allemand
        Laurence Badie : la serveuse du restaurant
        Claude Vernier : le secrétaire allemand de la Kommandantur
        Hugues Wanner : le père de Dédé.
    Paul Barge : le paysan avec sa vache
    Marcel Bernier : le militaire sur le quai de la gare
    Georges Bever : un consommateur
    Germaine Delbat : une femme au restaurant
    Clément Harari : l'otage aux lunettes
    Hubert de Lapparent : l'otage nerveux
    Franck Maurice : le vendeur de journaux, à l'entrée du métro
    Albert Michel : le concierge de l'immeuble
    Michèle Nadal : la jeune fille à la sortie du métro
    Maryse Paillet : une femme au restaurant
    Jean Vinci : le client mécontent au restaurant
    Louis Viret : le cycliste
    Louisette Rousseau : la cuisinière du restaurant St-Martin
    Yvonne Claudie  : la vieille prostituée

     

    Bande Annonce


     

     Autour du film

       * Une légende tenace veut que le film eut un succès public mitigé ; c'est faux puisqu'avec 4 893 174 entrées, le film se place 4e au box-office de 1956.
       * Le choix de Bourvil pour le rôle de Martin fit l’objet d’une opposition si violente de la part de Marcel Aymé qu’il finit par inquiéter la production. Claude Autant-Lara, qui tenait à son choix, dut diminuer son budget de plus de 50 %, renonçant ainsi à la couleur, pour obtenir toute liberté quant à la distribution. Marcel Aymé reconnut par la suite son erreur concernant Bourvil, ajoutant de plus : « C'est vraiment la toute première fois qu'on ait fait au cinéma quelque chose tiré d'un de mes livres qui soit non seulement bien, mais d'une très grande qualité. Et dans ce cas particulier, ce n'était pas facile ».
       * Avant ce film, Bourvil n’avait jamais travaillé avec Jean Gabin. Leur première scène fut justement celle de la première rencontre entre Martin et Grandgil. Lorsque Gabin rentre (de dos) dans le bistrot et lance un « Bonsoir » inquiétant : l’acteur Bourvil était terrifié.

    * L’équipe technique est visible à deux reprises dans le film. Lorsque Jeannette Batti tend un savon à Jean Gabin au début du film : on peut parfaitement voir, l’espace d’une seconde, l’ombre portée de la caméra sur l’actrice. Lorsque Bourvil aperçoit Jeannette Batti qui s’apprêtait à le quitter, Gabin sort de l’immeuble seul. Lorsque Gabin quitte le couloir : on voit très clairement qu’un assistant referme la porte derrière lui.
       * Le budget serré du film encouragea Max Douy (célèbre chef décorateur) à réaliser des quartiers entiers de Paris en studio. Les influences expressionnistes de l’artiste (déjà visibles dans d’autres films) explosent dans certaines séquences de La Traversée de Paris. De plus, le film est certainement l’une des visions les plus justes et les plus saisissantes de la période de l’occupation au cinéma. La force du traitement réside évidemment dans la présence d’un noir et blanc très contrasté et inquiétant.
      *  Le film a été colorisé en 1994 par la société AFT - American Film Technologies avec l'accord de Claude Autant-Lara.

      * Claude Autant-Lara aurait attendu cinq ans avant de tourner les retrouvailles finales gare de Lyon, minutées par le départ du train de Grandgil (il avait acquis les droits en 1950). Cette issue désabusée se démarque complètement de la nouvelle de Marcel Aymé dans laquelle Grandgil est tué par Martin qui incarne l'honneur du prolétariat contre le cynisme d'une bourgeoisie oisive.
      *  Au crépuscule de sa carrière, Claude Autant-Lara réalisa un remake inavoué de La Traversée de Paris. Il s’agit du film Les Patates, d'après le roman de Jacques Vaucherot, réalisé en 1969 avec Pierre Perret et Henri Virlojeux.
      *  Pour beaucoup, ce film est considéré comme le chef-d'œuvre de Claude Autant-Lara.
        Les Studios de Joinville furent transformés en porcherie pour le confort des cochons figurant dans le film.
      *  la Libération de Paris est illustrée par le défilé du 11 novembre 1944.
      *  Le processus de l'adaptation de la nouvelle par le tandem Jean Aurenche et Pierre Bost est évoqué dans le documentaire Jean Aurenche, écrivain de cinéma de Alexandre Hilaire et Yacine Badday.
      *  Un chapitre du livre Liquidez Paris, de l'écrivain danois Sven Hassel, est consacré au transport d'un cochon par des soldats allemands dans le cadre du marché noir.

     

    Récompenses

        Coupe Volpi pour la meilleure interprétation masculine pour Bourvil.
        Prix du meilleur film par le syndicat français de la critique du cinéma 1956.
        Prix Méliès 1957.
        Nomination pour le Lion d'or de la Mostra de Venise 1956.
        Nomination pour Jean Gabin au BAFTA 1957 dans la catégorie « meilleur acteur étranger ».

     

     

     Citations

        Grandgil (Jean Gabin) / Jambier (De Funès) :

        « Monsieur Jambier, 45 rue Poliveau, pour moi, ce sera 1 000 F… Monsieur Jambier, 45 rue Poliveau, maintenant c'est 2 000 F… Je voulais dire 3000.
        — C'est sérieux ?
        — Comment si c'est sérieux !… JAMBIER JAMBIER JAAAAMMBIER ! »

        Grandgil (Jean Gabin) : « Salauds de pauvres ! »

     

    Bourvil parle de Jean Gabin pour La Traversée De Paris (émission Gros Plan, 1957)

     

     

     Le film étant protéger, très peux de vidéos disponible

     

    la casse du bistrot  ... salaud de pauvres


     

     

     

     

     

     

     

     

    JAMBIER ... 45 RUE POLIVEAU POUR MOI C'EST ...........

     

     

     

     

     

     

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