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Par geoss le 24 Juin 2014 à 23:21
La blaxploitation est un courant culturel et social propre au cinéma américain des années 1970 qui a revalorisé l'image des Afro-Américains en les présentant dans des rôles dignes et de premier plan et non plus seulement dans des rôles secondaires et de faire-valoir. Le mot est la contraction, sous forme de mot-valise, des mots « Black » (qui signifie Noir) et « exploitation ». On parle parfois de blaxplotation, autre contraction issue de « Black » et de « plot » (le sujet d'un film).
Définition
Ces films n'engageaient que des Noirs et ne s'adressaient qu'à la même communauté sur des thèmes qui lui tenait à cœur en utilisant tous les stéréotypes possibles. Tous les genres cinématographiques à la mode durant les années 1970 ont été mis à la sauce blaxploitation. Que ce soient les films policiers (trilogie des Shaft) ou les enquêtes par des détectives privés (Shaft, les nuits rouges de Harlem), le cinéma d'horreur (Blacula, le vampire noir, Abby), les arts martiaux (Black Belt Jones de Robert Clouse), le péplum (The Arena de Steve Carver), le western (Boss Nigger), l'espionnage (Cleopatra Jones de Jack Starrett), le film politique engagé (The Spook Who Sat by the Door d'Ivan Dixon), le comique (Uptown Saturday Night). Ces films étaient très appréciés par la communauté noire car ils montraient des acteurs afro-américains dans des situations d'hommes fiers et libres de leurs choix de vie. Des personnages noirs qui résistent aux Blancs, qui leur répondent. Dans beaucoup de films le personnage noir est associé au bien et le blanc au mal. Alors que les films Hollywoodiens des années 1930, 1940 ou 1950 montraient les Noirs seulement dans des rôles de danseurs de cabaret, serveurs, bandits ou esclaves. On peut ajouter que les films de la blaxploitation cherchaient à donner une image de la vie quotidienne des Afroaméricains. Ainsi que leurs aspirations, la vieille femme noire au début du film servant les riches Blancs, puis l'inverse à la fin. Lorsque le personnage est un homme, dans beaucoup de films comme Black Ceasar, la mère tient une place importante dans la vie du personnage, en raison d'un problème persistant hérité de l'esclavage dans les quartiers noirs dans les années 1970 : beaucoup de pères abandonnaient l'enfant à leur mère. On peut dire que les films de la blaxploitation reflètent les aspirations des Noirs aux droits civiques, à leurs difficultés quotidiennes. Mais aussi à ce qu'ils vivaient dans les années 1970. La prostitution, la drogue, la corruption, le racisme de la part des policiers, les viols... tout cela est abordé dans les films de la blaxploitation.
Le premier film, Sweet Sweetback's Baadasssss Song, a été tourné en 1971 par Melvin Van Peebles. Ce film « 100 % noir » rapportera plus de 15 millions de dollars, un chiffre remarquable pour une production indépendante d'un budget de 150 000 dollars. La même année sort Shaft, les nuits rouges de Harlem, cette fois-ci produit par un grand studio mais toujours réalisé par un noir, Gordon Parks (photographe et journaliste). Shaft sera un succès planétaire grâce en partie à la musique originale du film d'Isaac Hayes.
Une grande majorité des films de blaxploitation étaient de qualité plutôt médiocres, souvent violents et remplis de clichés et préjugés. Ils parlaient de prostituées, de dealers, de tueurs dans le ghetto. Tous ces stéréotypes sont aujourd'hui repris dans le gangsta rap, Snoop Dog a été fortement influencé par Rudy Ray Moore.
Chaque film était l'occasion de fournir une bande originale de grande qualité. Tous les grands musiciens noirs des années 1970 ont exercé leurs talents ; la liste est longue et non exhaustive : James Brown (Black Caesar), Curtis Mayfield (Superfly, Short eyes), Isaac Hayes (Les Nuits rouges de Harlem, Truck Turner & Cie, Les Durs), Johnny Pate (Brother on the Run, Bucktown), Marvin gaye (Trouble Man), Norman Whitfield (Car Wash), Edwin Starr (Hell Up in Harlem), Roy Ayers (Coffy la panthère noire de Harlem), J.J. Johnson (Cleopatra Jones), Willie Hutch (Le Mac), Herbie Hancock (The Spook Who Sat by the Door) et Barry White (Together Brothers)…
Certains de ces films étaient parfois réalisés par des Blancs (Larry Cohen pour Black Caesar) et beaucoup étaient produits par des Blancs, ce qui poussa des associations afro-américaines à les rejeter. Par la surproduction, le public finit par se lasser et à la fin des années 1970, le genre tomba en désuétude.
Quelques icônes du cinéma de blaxploitation sont à signaler comme Pam Grier (vue dans Jackie Brown), Jim Kelly (vu dans Opération Dragon, de Bruce Lee), Rudy Ray Moore et Fred Williamson.
Le genre a eu une grande influence sur certains réalisateurs contemporains. Ainsi, Quentin Tarantino lui a rendu maintes fois hommage dans ses films, principalement dans Jackie Brown mais aussi dans Kill Bill vol 1 par l'usage de la musique du film Truck Turner & Cie et quelques clins d'œil appuyés.
En 2009, le film Black Dynamite parodie les films de blaxploitation.
Exemples de films de blaxploitation
1964 : The Cool World de Shirley Clarke
1966 : The Black Klansman de Ted V. Mikels
1970 : Le Casse de l'oncle Tom (Cotton Comes to Harlem) d'Ossie Davis
1970 : On n'achète pas le silence (The Liberation of L.B. Jones) de William Wyler
1971 : The Big Doll House de Jack Hill
1971 : Black Love d'Herschell Gordon Lewis
1971 : Les Nuits rouges de Harlem (Shaft) de Gordon Parks
1971 : Sweet Sweetback's Baadasssss Song de Melvin Van Peebles
1972 : Across 110th Street de Barry Shear
1972 : Black Girl d'Ossie Davis
1972 : Blackenstein de William A. Levey
1972 : Blacula
1972 : Come Back, Charleston Blue de Mark Warren
1972 : Cool Breeze de Barry Pollack
1972 : The Final Comedown de Oscar Williams
1972 : Hammer de Bruce Clark
1972 : Hitman le créole de Harlem de George Armitage
1972 : The Legend of Nigger Charley de Martin Goldman
1972 : Melinda d'Hugh A. Robertson
1972 : Les Nouveaux Exploits de Shaft (Shaft's Big Score!) de Gordon Parks
1972 : Slaughter de Jack Starrett
1972 : Space Is the Place de John Coney (avec Sun Ra)
1972 : Superfly de Gordon Parks Jr.
1972 : The Thing with Two Heads de Lee Frost
1972 : Top of the Heap de Christopher St. John
1972 : Trick Baby de Larry Yust
1972 : Trouble Man d'Ivan Dixon
1973 : Black Caesar de Larry Cohen
1973 : Black Mama, White Mama d'Eddie Romero
1973 : Black Snake de Russ Meyer
1973 : Cleopatra Jones de Jack Starrett
1973 : Ganja & Hess de Bill Gunn
1973 : Coffy la panthère noire de Harlem
1973 : Detroit 9000
1973 : Foxy Brown de Jack Hill (avec Pam Grier)
1973 : Gordon's War d'Ossie Davis
1973 : Hell Up in Harlem de Larry Cohen
1973 : Le Mac (The Mack) de Michael Campus (avec Richard Pryor)
1973 : Savage! de Cirio H. Santiago
1973 : Scream Blacula Scream de Bob Kelljan
1973 : Shaft contre les trafiquants d'hommes (Shaft in Africa) de John Guillermin
1973 : L'Exécuteur noir (Slaughter's Big Rip-Off) de Gordon Douglas
1973 : The Soul of Nigger Charley de Larry Spangler
1973 : The Spook Who Sat by the Door d'Ivan Dixon
1973 : Super Fly T.N.T. de Ron O'Neal
1974 : Abby de William Girdler
1974 : The Arena de Steve Carver
1974 : Bamboo Gods and Iron Men de César Gallardo
1974 : Black Belt Jones de Robert Clouse
1974 : The Black Godfather de John Evans
1974 : Black Samson de Charles Bail
1974 : The Black Six de Matt Cimber
1974 : Dynamite Brothers d'Al Adamson
1974 : The Education of Sonny Carson de Michael Campus
1974 : Get Christie Love! de William A. Graham
1974 : The House on Skull Mountain de Ron Honthaner
1974 : Thomasine & Bushrod de Gordon Parks, Jr.
1974 : Sugar Hill de Paul Maslansky
1974 : T.N.T. Jackson de Cirio H. Santiago (avec Jean Bell)
1974 : Three the Hard Way de Gordon Parks Jr.
1974 : Truck Turner & Cie de Jonathan Kaplan
1974 : Uptown Saturday Night de Sidney Poitier
1974 : Willie Dynamite de Gilbert Moses
1974 : Quand la ville tremble (The Zebra Killer) de William Girdler1975 : Aaron Loves Angela de Gordon Parks Jr.
1975 : Black Fist de Timothy Galfas et Richard Kaye
1975 : The Black Gestapo de Lee Frost
1975 : Boss Nigger
1975 : Bucktown d'Arthur Marks
1975 : Cleopatra Jones and the Casino of Gold
1975 : Cooley High de Michael Schultz
1975 : Coonskin de Ralph Bakshi
1975 : Darktown Strutters
1975 : Dolemite de D'Urville Martin
1975 : Friday Foster d'Arthur Marks
1975 : Let's Do It Again de Sidney Poitier
1975 : Mandingo de Richard Fleischer
1975 : Sheba, Baby de William Girdler
1975 : La Chevauchée terrible (Take a Hard Ride) d'Antonio Margheriti (avec Jim Brown)
1975 : That's the Way of the World de Sig Shore
1976 : Black Heat d'Al Adamson
1976 : Black Shampoo de Greydon Clark
1976 : Black Emanuelle, White Emanuelle de Mario Pinzauti
1976 : Brotherhood of Death de Bill Berry
1976 : Car Wash de Michael Schultz
1976 : Dr. Black, Mr. Hyde de William Crain
1976 : L'Enfer des mandigos (Drum) de Steve Carver
1976 : Ebony, Ivory & Jade
1976 : The Human Tornado de Cliff Roquemore
1976 : J. D.'s Revenge d'Arthur Marks (avec Glynn Turman et Louis Gossett, Jr.)
1976 : The Monkey Hustle d'Arthur Marks
1976 : The Muthers de Cirio H. Santiago
1976 : Pipe Dreams de Stephen F. Verona
1976 : Sparkle de Sam O'Steen
1976 : Velvet Smooth de Michael L. Fink
1977 : Bare Knuckles de Don Edmonds
1977 : Black Samurai d'Al Adamson
1977 : Passion Plantation
1977 : Petey Wheatstraw de Cliff Roquemore
1978 : A Hero Ain't Nothin' But a Sandwich de Ralph Nelson
1978 : Fureur aveugle (Blind Rage) d'Efren C. Piñon (avec Fred Williamson)
1978 : Death Dimension d'Al Adamson
1978 : The Wiz de Sidney Lumet
1979 : Disco Godfather de J. Robert Wagoner1988 : I'm Gonna Git You Sucka de Keenen Ivory Wayans
1990 : Hammer, Slammer, & Slade (téléfilm) de Michael Schultz
1990 : The Return of Superfly de Sig Shore
1991 : New Jack City de Mario Van Peebles
1992 : Gayniggers from Outer Space de Morten Lindberg
1996 : Original Gangstas de Larry Cohen
1997 : Steel de Kenneth Johnson
1999 : Shaolin Dolemite de Robert Tai
2000 : Killjoy de Craig Ross Jr.
2001 : Bones d'Ernest R. Dickerson
2001 : Pootie Tang de Louis C.K.
2002 : BaadAsssss Cinema, Classified X (documentaire)
2002 : Undercover Brother : Un agent très secret de Malcolm D. Lee
2004 : Full Clip de Christopher Morrison
2005 : Réussir ou mourir (Get Rich or Die Tryin) de Jim Sheridan
2008 : Black Lightning de Nick Sanford
2008 : Hookers In Revolt de Sean Weathers
2009 : Black Dynamite de Scott SandersComic-book
Parallèlement à la blaxploitation au cinéma, un mouvement similaire a pu être observé dans l'univers du comic-book avec des personnages tels que :
La Panthère Noire (Stan Lee/Jack Kirby), qui apparaît en 1966 dans Fantastic Four
Le Faucon (dans Captain America, en 1969)
Luke Cage (dans Luke Cage, héros à louer, en 1972)
Black Lightning (1977, DC Comics)
John Stewart (Green Lantern volume 2, décembre 1971)Ref : Wikipédia
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