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Par geoss le 29 Mai 2014 à 23:33
Paris brûle-t-il ? est un film franco-américain de 1966, réalisé par René Clément à la demande du producteur Paul Graetz et adapté du livre best-seller éponyme de Larry Collins et Dominique Lapierre.
Paris en colère - Maurice Jarre
Synopsis
Paris brûle-t-il ? est une fresque historique qui montre les faits de Résistance et les actions militaires qui, en août 1944, conduisent à la Libération de Paris et à la reddition du général von Choltitz, commandant en chef de la Wehrmacht à Paris.
Le film met en scène les principaux personnages historiques de cette période : outre von Choltitz, le général américain Patton, Jacques Chaban-Delmas, alors l'un des chefs de la Résistance, le général Leclerc, etc.
La fin du film insiste sur l'ordre donné par Adolf Hitler à l'armée d'occupation de raser Paris avant de capituler, en faisant sauter les ponts et les monuments. Von Choltitz, par calcul, désobéit finalement à cet ordre et se rend sans condition aux Alliés.
Fiche technique
Titre : Paris brûle-t-il ?
Réalisation : René Clément
Scénario : Gore Vidal, Francis Ford Coppola, Jean Aurenche, Pierre Bost et Claude Brulé d'après le livre Paris brûle-t-il ? de Dominique Lapierre et Larry Collins
Dialogues additionnels : Marcel Moussy (scènes françaises) et Beate von Molo (scènes allemandes)
Musique : Maurice Jarre
Photographie : Marcel Grignon
Assistant réalisateur : Yves Boisset, Michel Wyn
Producteur : Louis Daquin
Format : Noir et blanc - sauf scène générique de fin : Couleur
Pays d'origine : France / États-Unis
Durée : 175 minutes
Public : Tous publics
Dates de sortie en salles :
France : 26 octobre 1966
Allemagne de l’Ouest : 28 octobre 1966
Suède : 2 novembre 1966
États-Unis : 10 novembre 1966 (New York)
Royaume-Uni : 7 décembre 1966 (première à Londres)
Date de sortie en DVD :
France : 24 août 2011Distribution
Acteurs crédités au générique
Jean-Paul Belmondo : Yvon Morandat, dit « Pierrelot »
Charles Boyer : Docteur Monod
Leslie Caron : Françoise Labé
Jean-Pierre Cassel : Lieutenant Henri Karcher
George Chakiris (VF : Michel François) : Le GI devant Notre-Dame
Bruno Cremer : Colonel Rol-Tanguy
Claude Dauphin : Colonel Lebel
Alain Delon : Jacques Chaban-Delmas
Kirk Douglas (VF : André Valmy) : Général George S. Patton
Pierre Dux : Alexandre Parodi, dit « Cerat »
Glenn Ford (VF : William Sabatier) : Lt. Général Omar N. Bradley
Gert Fröbe (VF : Claude Bertrand) : Général Dietrich von Choltitz
Daniel Gélin : Yves Bayet
Georges Géret : Le boulanger
Hannes Messemer (VF : Jean Berton) : Général Alfred Jodl
Harry Meyen (VF : Jean Berger) : Lieutenant von Arnim
Yves Montand : Le sergent tankiste Marcel Bizien
Anthony Perkins (VF : Philippe Mareuil) : Le sergent américain Warren
Michel Piccoli : Edgard Pisani
Wolfgang Preiss (VF : Jean-Pierre Duclos) : Capitaine Ebernach
Claude Rich (VF : Albert Augier) : Général Leclerc
Claude Rich : Lieutenant Pierre de La Fouchardière
Simone Signoret : La patronne du bistrot
Robert Stack (VF : Jacques Beauchey) : Général Edwin Sibert
Jean-Louis Trintignant : Capitaine Serge
Pierre Vaneck : Capitaine de réserve Roger Cocteau, alias « Commandant Gallois »
Marie Versini : Claire Morandat
Skip Ward (VF : Jean Violette) : Charlie, un soldat américain
Orson Welles (VF : Georges Aminel) : Raoul Nordling, le consul de Suède
Michel Etcheverry : Le préfet Luizet
Billy Frick : Adolf Hitler
Ernst Fritz Fürbringer : Général von Boinebourg
Konrad Georg (VF : Jean Berton) : Feldmarschall Model
Joachim Hansen : Le commandant de la prison de Fresnes
Félix Marten : Georges Landrieu
Paloma Matta : Liliane Charvet, la jeune mariée
Günter Meisner : Le commandant SS à Pantin
Sacha Pitoëff : Joliot-Curie
Albert Rémy : Le gendarme français
Christian Rode : Le soldat allemand brûlé
Helmuth Schneider : L'adjudant allemand dans le métro
Otto Stern : Le soldat allemand dans le métro
Tony Taffin : Bernard Labé
Jean Valmont : Le FFI au bazooka
Karl-Otto Alberty et Peter Neusser : Les SS qui veulent prendre la tapisserie de Bayeux au musée du Louvre pour l'offrir à Hitler
Pierre Collet : Un policier résistant
Paul Crauchet : Le curé
Germaine de France : La vieille dame
Bernard Fresson : Un agent de liaison des FFI
Michel Gonzalès : Georges Laurier, un étudiant résistant
Francis Nani et Sébastien Poitrenaud : Des étudiants résistants
Peter Jacob : Général Burgdorf
Hubert de Lapparent : L'huissier à Matignon
Roger Lumont : Jade-Amicol
Pierre Mirat : Le patron du bistro « Médicis »
Jean-Michel Rouzière : L'homme au petit chien
Georges Staquet : Capitaine Dronne
Hénia Suchar : La standardiste à la préfecture
Claude Vernier : Un prisonnier allemandAutour du film
Claude Rich joue deux rôles dans ce film : le général Leclerc (avec moustache) et le lieutenant Pierre de La Fouchardière (sans moustache) ; il n'est crédité au générique final que du rôle du général Leclerc. Le fait qu'il incarne le jeune lieutenant n'est pas un hasard. En effet, pendant la libération de Paris, Claude Rich, jeune adolescent, porta secours à l'un des hommes de l'officier qui avait été blessé durant les combats
. Clément l'avait engagé pour ce rôle, lorsqu'il s'aperçut durant les essais de maquillage qu'il ferait un "général Leclerc" saisissant.
Kirk Douglas n'accepta le rôle qu'après avoir obtenu que Jean-Paul Belmondo ferait également partie du casting. Ils n'eurent toutefois aucune scène ensemble.Jean-Paul Belmondo devait jouer le rôle du colonel Rol-Tanguy. Mais celui-ci, conseiller technique du film, s'y opposa pour des raisons non élucidées. René Clément pensa alors à Bruno Cremer dont la ressemblance avec l'ancien chef FFI est frappante. Le cinéaste invita Henri Rol-Tanguy et son épouse à visionner le film "La 317e section" de Pierre Schœndœrffer qui venait de sortir, et dans lequel Bruno Cremer tient l'un des rôles principaux. Après la projection, l'ancien FFI donna son accord pour que son personnage soit joué par Bruno Cremer (Sources Henri Rol-Tanguy lui-même).
Le thème musical composé par Maurice Jarre va se transformer en une chanson à succès et emblématique de Paris, « Paris en colère », grâce aux paroles de Maurice Vidalin et à l'interprétation de Mireille Mathieu.
Le film fut tourné en noir et blanc car les autorités refusèrent que de vrais drapeaux nazis flottent sur les bâtiments officiels de Paris. Ils acceptèrent seulement des drapeaux noir et blanc, avec la croix gammée.
La glorification de la police parisienne a été diversement appréciée, des mêmes policiers ayant participé pendant quatre ans aux rafles et arrestations de résistants, et ne retournant leur veste qu'au tout dernier moment.Tournage
Darryl F. Zanuck producteur de la 20th Century Fox voulut faire le premier un film sur le sujet, pour renouveler le succès du Jour le plus long, en utilisant les mémoires du général von Choltitz. Mais le tournage ne put se dérouler à terme, et ce fut Paul Graetz de la Paramount qui l'emporta, voulant produire un équivalent européen du Jour le plus long. C'est ce producteur, qui décèdera peu avant la sortie du film, qui propose à René Clément l'adaptation du livre de Lapierre et Collins. René Clément avec qui Graetz avait travaillé pour Monsieur Ripois fut choisi par le producteur pour réaliser le film ; pour Clément, c'était le moment ou jamais, les travaux d'urbanisation du centre de ville de Paris devant changer le décor des affrontements passés.
Tourné lors du second mandat de Charles de Gaulle à la présidence de la République française, le film nécessitait de nombreuses autorisations, tant de la part des protagonistes toujours vivants et représentés à l'écran, que de la part des autorités officielles (préfecture de Police et ministères de l'Intérieur et de la Culture) quant aux lieux de tournage. Le PCF, en déléguant Henri Rol-Tanguy comme conseiller historique sur le film, marquait également sa volonté de garder un œil sur le contenu du film. Le projet concurrent de Zanuck avait d'ailleurs échoué devant l'opposition de la Fédération du spectacle, émanation de la CGT : celle-ci avait fait publier un communiqué dans lequel elle s'opposait à « une falsification historique qui consisterait, pour un producteur américain, à tourner une histoire de la résistance française, d'après le livre écrit par un général allemand ». Ce double contrôle était durement ressenti par Gore Vidal, qui ne pouvait utiliser tous les éléments du livre, sans risquer d'offenser soit de Gaulle soit les communistes.
Les personnalités présentes dans le film et encore actives dans la vie politique de 1966 sont privilégiées : Jacques Chaban-Delmas est interprété par Alain Delon, et les scénaristes soulignent son influence sur les événements ; Edgard Pisani, ministre de l'Agriculture du gouvernement Georges Pompidou, et dont l'action fut plus modeste durant la bataille, est mis toutefois en avant par la mise en scène. À quelques mois des législatives de 1967, certains journaux d'opposition virent dans le film un tremplin électoral à l'usage de certaines personnalités gaullistes, d'autant plus que d'autres personnalités plus polémiques disparaissaient de l'intrigue (notamment Georges Bidault). Cette occultation de Bidault est en fait une constante de l'histoire officielle des années 1958-69.
Cent quatre-vingt lieux de tournage ont été nécessaires, principalement les rues de Paris (excepté les batailles dans la rue de Rivoli tournées en studio) pendant l’été 1965, entre 5 et 7 heures du matin pour ne pas gêner la circulation, les rues étant maquillées à la suie. La scène du départ du train de déportés à Pantin (Seine-Saint-Denis) le mardi 15 août 1944 a été tournée sur les lieux-mêmes, sur le site ferroviaire dit "Quai aux Bestiaux"[réf. nécessaire]. Seul anachronisme reconnu : Yves Montand porta un calot à la place du béret noir, ce qui valut de nombreuses critiques d'anciens Bérets Noirs de l'Armée française. Durant une scène se déroulant à la Préfecture de Police, Belmondo et Delon (que Clément a dirigé plusieurs fois), bien aidés par Gélin et Piccoli, font enrager Clément. Celui-ci ne put se venger sur Belmondo, le tournage étant terminé pour l'acteur, et c'est Delon seul qui subit les foudres du réalisateur dans une scène suivante.
Un reportage de François Reichenbach sur le tournage du film fut utilisé par l'ORTF pour promouvoir le film et diffusé le 18 octobre 1966. Ce document a été retrouvé récemment, c'est un des premiers making-of. La "première" le 24 fut l'occasion d'une quasi-cérémonie officielle, les invités étant accueillis par la garde républicaine, et une reconstitution de l'arrivée de la colonne Leclerc dans Paris étant mise en scène, tandis que les monuments principaux de Paris étaient illuminés. Un feu d'artifice, prévu à l'issue de la projection, fut annulé en raison du violent orage qui s'abattit ce soir-là sur Paris.
Lieux de tournage
Paris
Entre le 7e et le 8e arrondissement : Pont Alexandre-IIITournage du film "Paris brûle t-il ?" - Archive vidéo INA
Pour terminer, deux versions chantées de Paris en colère
Ref : Wikipédia
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