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     L'Eau vive est un film français réalisé par François Villiers et sorti en 1958.

     

    l'Eau vive

    Thème 

     

      

    l'Eau vive

    Synopsis

    Dans la vallée de la Durance, en réaménagement à cause de la construction du barrage de Serre-Ponçon, le décès d'un propriétaire terrien fait que sa jeune fille Hortense devient la seule héritière des 30 millions de francs perçus comme indemnité d'expropriation. La richesse de la mineure éveille la convoitise de certains membres de la famille. Ils vont user de tous les stratagèmes, de la séduction à la violence, pour essayer de s'approprier son magot. Mais Hortense, éprise de liberté comme l'eau vive de la Durance, glissera toujours entre leurs doigts pour trouver finalement l'accalmie auprès de son oncle chéri, le berger Simon…

     

    l'Eau vive

      

     Fiche technique

    Titre original : L'Eau vive
    Titre anglais : The Girl and The River
    Réalisation : François Villiers
    Collaboration technique : Les Films du Soleil
    Scénario : Jean Giono, Alain Allioux
    Dialogues : Jean Giono
    Décors : Pierre-Louis Thévenet
    Photographie : Paul Soulignac
    Son : Marignan
    Montage : Édouard Berne
    Musique : Guy Béart
    Affichiste : Clément Hurel
    Production délégué : Claude Clert
    Société de production : Les Films Caravelle (France)
    Sociétés de distribution : Gaumont (France), Labrador Films (France)
    Pays d'origine : France
    Langue originale : français
    Format : 35 mm — couleur par Eastmancolor — 2.35:1 (Franscope) — son monophonique
    Genre : comédie dramatique
    Durée : 96 minutes
    Date de sortie :France mai 1958
    Télédiffusion : 1er film de long métrage diffusé pour le lancement de la télévision française en couleur
    (fr) Classifications CNC : tous publics, Art et Essai (visa d'exploitation no 18360 délivré le 29 mars 1958)

     

    l'Eau vive

     

     Distribution

    Pascale Audret : Hortense
    Charles Blavette : l'oncle Simon, le berger
    Andrée Debar : la cousine de Rochebrune
    Henri Arius : l'oncle de Cavaillon
    Milly Mathis : la tante de Cavaillon
    Hubert de Lapparent : le cultivateur
    Germaine Kerjean : la tante de Rochebrune
    Jean-Marie Serreau : le Jéhovah de Pertuis
    Odette Barencey : Joséphine
    Jean Clarens : le notaire
    Hélène Gerber : la femme du cultivateur
    Robert Lombard : le cousin de Rochebrune
    Harry Max : le juge de paix
    Pierre Moncorbier : le viticulteur
    Jean Panisse : le boucher
    Maurice Sarfati : le cousin de Cavaillon
    Madeleine Silvain : la bouchère
    Arlette Thomas : la femme de Dobisse
    Jean Giono : le narrateur voix off (non crédité)
    Dany Saval (non créditée)
    Jean Toscan (non créditée)

     

    l'Eau vive

     

     Musique du film

    En 1958, parallèlement à la sortie du film, Guy Béart, compositeur de la BO, écrit des paroles sur le thème principal et enregistre la chanson sur un 45 tours qui, porté par le succès, donnera lieu à plusieurs pressages la même année. Plus que le film, c’est la chanson qui s’inscrit dans la mémoire collective. C’est une allégorie chantée par le berger, oncle d’Hortense, qui identifie sa nièce à la Durance : « Ma petite est comme l’eau, elle est comme l’eau vive… », comme Jean Giono le confirme en voix off : « Tout le long de cette Durance vivent des familles humaines. Pour les uns, ils ne voient que de la matière à turbiner, les autres se représentent la rivière comme elle est dans les allégories, semblable à une jeune fille ». Guy Béart s'inspire du film pour écrire la chanson, de la description d'Hortense faite par Jean Giono : « Même grâce, même jeunesse que la jeune Durance, et probablement mêmes caprices », ainsi que de différentes scènes, notamment quand Hortense court près de la Durance qui n'est encore qu'un ruisseau de montagne, quand elle s’endort tout près de l'eau, et quand la rivière vient la libérer de la cave où on la séquestrait. La chanson est devenue un classique national.

     

    Guy Béard - l'Eau vive 

     

    l'Eau vive

     

     Genèse

    « Le producteur délégué Claude Clert remercie Électricité de France dont la courtoisie nous a permis de filmer pendant trois ans les images techniques de ce film qui s'inscrivent dans l'histoire de cette Eau vive que Jean Giono vous présente. »

    — Incipit du film.
    L'eau vive de l'EDF : en évaluant les besoins énergétiques de la France pour les années 1950, la Commission de modernisation et d'équipement de l'électricité prévit d'augmenter la production hydroélectrique. L'Eau vive, commandité par EDF, fait partie des 39 films liés à cette période d'intense activité de constructions hydroélectriques. Tournée de 1955 à fin 1957 avec, en toile de fond, la construction du barrage de Serre-Ponçon (Hautes-Alpes) commencée en 1955 et la prochaine canalisation de la Durance, cette propagande romancée connut un grand succès.
    Charles Blavette: « Je vais faire un tour à Manosque et y reste. Je vois souvent Jean Giono. Il me parle d'un film qui va se faire… C'est le contrat de L'Eau vive que je signe avec les films Caravelle, pour le rôle de l'oncle Simon, le berger. »

     

    l'Eau vive

     

     Tournage

    Période de prises de vue : 1955 à 1957.
    Extérieurs :
    Alpes-de-Haute-Provence : barrage de Chaudanne, Le Lauzet-Ubaye.
    Hautes-Alpes : Gap, Serre-Ponçon.
    Bouches-du-Rhône : plaine de la Crau.
    Vaucluse : Cavaillon, Mérindol.
    Pour les séquences de l'inondation, c'est le barrage de Chaudanne (achevé en 1951 et mis en service en 1952) dans les Alpes-de-Haute-Provence qui est la « doublure » du barrage de Serre-Ponçon mis seulement en service en 1960.
    La scène d'inondation de la cave a été tournée à la piscine municipale de Gap, dont le bassin fut transformé en décor pour l'occasion. Pascale Audret bénéficiait, pour certaines scènes, de l'aide d'une jeune fille de Gap, Édith Isnard, fille des gérants de la piscine, engagée comme doublure. Pour cause d'engagement de Pascale sur d'autres tournages, Édith la remplaça dans les séquences de la cave inondée, de la descente en scooter de Serre-Ponçon ainsi que dans une partie de la fin du film (plaine de la Crau). La participation d'une jeune fille du pays à ce film, relatant la construction d'un barrage qui bouleversa les structures socio-économiques du département des Hautes-Alpes, au-delà de l'aspect symbolique, laisse encore aujourd'hui une trace très vivante dans la mémoire des habitants de la Haute-Durance.

    Notes de tournage de Charles Blavette : « Ce rôle me prend entièrement et me redonne du goût. Je découvre la Haute-Provence. Pascale Audret (ma nièce Hortense dans le film) me semble assez sauvage.
    Je reçois un télégramme à Manosque, pour me rendre chez M. Ventre, berger à Coudoux (près Aix-en-Provence). M. Ventre me désigne « quelques bêtes » du côté de Berre et me dit « d'aller me promener avec ! » Il y a là trois cent moutons, mais aucun ne veut promener ! M. Ventre, son fils et son berger Titin me montrent comment faire pour emmener un troupeau. Je réussis avec Pascale qui commence à être un peu « grenouille », nous faisons enfin « promener » les moutons. Pendant quelques jours nous ne faisons que ça.
    Puis nous allons du côté des Martigues faire des essais de costumes et de caméra. Plus de vingt ans après Toni, je me retrouve à l'hôtel Sainte-Anne aux Martigues. Nous quittons de bon matin l'hôtel Sainte-Anne.
    François Villiers repère les décors. Embrun, Briançon, Savines, Névache (Hautes-Alpes) où, en montant vers le col et la frontière italienne, une tempête de neige nous oblige à faire demi-tour. Nous sommes le 5 juin ! François nous emmène à pied vers la source de la Durance (deux heures de marche). Dans l'après-midi, après divers repérages de décors, nous redescendons, toujours pédibus, au Bivouac Napoléon où nous arrivons « lessivés ».
    François Villiers, Alain Allioux et Paul Soulignac discutent technique… Nous repartons en tenue de tournage, c'est le premier tour de manivelle, à 23 heures, au bord de la Durance du côté de l'île Rousset, nous réintégrons Gap à 5 heures et demies du matin, assez défraîchis, l'œil vague et escagassés ! Nous remettons ça le soir même à Savines et ainsi pendant quatre nuits avec rentrée à six heures du matin. François Villiers est infatigable.
    Nous tournons du côté de l'Argentière et divers points de la région tout le jour, et nous émigrons sur La Vachette où, après la journée de tournage, nous retrouvons à Névache l'hôtel Mouthon.
    Après huit jours passés à cet endroit, et un mois de tournage consécutif, c'est fini pour cette année.
    Je passe l'hiver à Manosque et au printemps, juste au moment des asperges sauvages, il faut que j'aille à Paris pour répéter les scènes que nous devons filmer cette année pour L'Eau Vive. Nous répétons une vingtaine de jours.
    Puis je pars pour Manosque, mais en gare de Veynes, un télégramme m'attend. Je dois rejoindre Briançon et non Manosque. La cavalcade recommence pendant des mois, avec une sarabande de kilomètres et d'hôtels à travers les Hautes-Alpes, les Basses-Alpes, les Bouches-du-Rhône.
    Pour la fin du film, nous allons coucher à Arles. Nous abordons la Crau. Le mistral d'octobre est assez maigre. Les raccords que j'ai à faire, raccordent avec les prises de vue « d'été ».
    — Vous êtes en bras de chemise, me dit gentiment la script, les boutons déboutonnés, manches retroussées ; il fait très chaud, souvenez-vous.
    J'ai en effet grand besoin de me souvenir « qu'il faisait très chaud », car, pour le moment, avec le zéphyr de la Crau, je dois ressembler à un morceau de tôle ondulée. On répète et on essaie de tourner, mais les moutons donnent du fil à retordre aux caméras, ils ne passent pas où il faut. Nous recommençons et enfin, avec de la patience, François Villiers finit par obtenir ce qu'il veut. »

     

    l'Eau vive

     

     Accueil

    En 1995, à l'occasion de la commémoration du centenaire de la naissance de Jean Giono, dans le supplément du quotidien Le Provençal, Jean Contrucci se penche sur les tentatives cinématographiques de Giono et note, à propos de L'Eau vive : « Un film documentaire sur la construction du barrage de Serre-Ponçon devient — enfin ! — un film de fiction signé Giono, mis en scène par François Villiers : L'Eau vive. À son propos, François Truffaut, alors grand pourfendeur de médiocrités cinématographiques, écrivit dans Arts [magazine] : Giono est l'écrivain qui pourrait apporter le plus au cinéma. Un conditionnel qui induit que cet apport n'est pas encore réalisé… »

     

     Thèmes et contexte

    Film aux moyens égaux à ses ambitions, adoptant le format des grandes productions hollywoodiennes de l'époque : Eastmancolor et Franscope (format d'image français concurrent du CinemaScope américain) avec un tournage s'étalant sur trois ans pour pouvoir restituer, à la demande d'EDF, l'ampleur du gigantesque chantier qui bouleversa la Provence durant des années : la construction du barrage de Serre-Ponçon retenant le troisième plus grand lac artificiel d'Europe, et la construction du canal de Provence (le Muséoscope du Lac de Serre-Ponçon note « travail de titan », « gigantisme » et « fourmilière humaine »). Œuvre à la gloire de la fée électricité, le réalisateur François Villiers remplit son contrat en imbriquant intelligemment fiction et réalité. La dimension colossale des travaux est savamment restituée grâce aux plans larges de la caméra de Paul Soulignac. La couleur locale est notamment donnée par les Provençaux Charles Blavette, Henri Arius et Milly Mathis tandis que les autres acteurs, dont l'héroïne Hortense-Pascale Audret, jouent sans lorgner du côté de Pagnol, car nous sommes bien dans l'univers de Giono : âpres luttes pour la liberté sur fond de paysages grandioses et sauvages. On se souviendra surtout des impressionnantes scènes d'inondation où l'on aura tremblé pour la vie de l'héroïne, anticipation conceptuelle des films catastrophe des années 1980 avec eau vive emportant tout sur son passage.

     

    l'Eau vive

     

    Ref  Wikipédia

     

     

     l'eau vive ou comment domestiquer une rivière.

     

     

    barrage sur la Durance sous l'oeil de Jean Giono, 1957.

     

     

     

     

     

     

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