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Par cinephile33 le 13 Juin 2015 à 12:00Henri Verneuil, de son vrai nom Achod Malakian, né le 15 octobre 1920 à Rodosto (auj. Tekirdag, en Turquie) et mort le 11 janvier 2002 à Bagnolet, est un réalisateur et scénariste de cinéma français d'origine arménienne. Il a raconté son enfance dans ses deux derniers films formant diptyque : Mayrig et 588, rue Paradis.
Biographie
Jeunesse et formation
En décembre 1924, petit réfugié ne parlant pas français, Henri Verneuil débarque à 4 ans, sur le quai de la Joliette à Marseille, avec sa famille rescapée du génocide arménien perpétré par le gouvernement Jeunes-Turcs de l'Empire ottoman.
Après des études à l'école des Arts et Métiers (aujourd'hui Arts et Métiers ParisTech) d'Aix-en-Provence où il sort diplômé en 1943, il devient journaliste au magazine Horizon en 1944.
En 1947 a lieu sa première rencontre avec Fernandel, pour un court métrage sur Marseille Escale au soleil. Fernandel, déjà célèbre, accepte de tourner avec un réalisateur inconnu.
En 1949, il « monte » à Paris, où il décroche un emploi comme assistant réalisateur. Parallèlement, il tourne plusieurs courts-métrages.
Les débuts
Henri Verneuil réalise son premier long-métrage La Table aux crevés avec Fernandel qui y interprète Urbain Coindet. Jusqu'en 1955, les deux hommes collaboreront : Le Fruit défendu, Brelan d'as avec également Michel Simon, Le Boulanger de Valorgue, Carnaval, L'Ennemi public numéro un et Le Mouton à cinq pattes.
Henri Verneuil connaît la consécration nationale en 1956 avec Des gens sans importance avec Jean Gabin. Suivront d'autres films comme Paris, Palace Hôtel, Une manche et la belle, Maxime avec Michèle Morgan et Le Grand Chef qui marque ses retrouvailles avec Fernandel.
La consécration internationale
En 1959 avec Fernandel, il tourne La Vache et le Prisonnier qui sera un succès mondial. En 1961, la MGM passe une commande de trois films avec le trio Henri Verneuil (à la réalisation), Jean Gabin (acteur principal) et Michel Audiard (au scénario). De cette collaboration naît Le Président en 1961, Un singe en hiver en 1962 avec Jean-Paul Belmondo et Mélodie en sous-sol en 1963 avec Alain Delon. Ce dernier film offre définitivement au cinéaste sa réputation à l'échelon international.
Dès lors, Henri Verneuil acquiert le statut de réalisateur de super-productions avec des stars internationales malgré les critiques de la Nouvelle Vague. Le succès est au rendez-vous à chaque sortie. Il enchaîne avec Cent mille dollars au soleil avec Jean-Paul Belmondo, Lino Ventura et Bernard Blier, puis avec Week-end à Zuydcoote toujours avec Belmondo en 1964. Il part ensuite aux États-Unis tourner La Vingt-cinquième heure sorti en 1967 et La Bataille de San Sebastian sorti en 1969, tous les deux avec Anthony Quinn.
De retour en France, avec l'appui de la 20th Century Fox, il met en scène Le Clan des Siciliens en 1969. Le film réunit trois grandes stars du cinéma français : Jean Gabin, Lino Ventura et Alain Delon.
Les années 1970
Henri Verneuil continue d'enchaîner des succès. Pour la Columbia Pictures, il produit et réalise Le Casse en 1971 : un film d'action où il réunit Jean-Paul Belmondo, Omar Sharif, Robert Hossein, Nicole Calfan, Dyan Cannon et Renato Salvatori ; puis Le Serpent en 1973 : un film d'espionnage autour de Yul Brynner, Henry Fonda, Dirk Bogarde, Philippe Noiret, Michel Bouquet et Farley Granger
En 1975, il retrouve Jean-Paul Belmondo, qui devient son acteur fétiche, dans Peur sur la ville, un polar produit par le comédien.Films politiques
Henri Verneuil, sans quitter le terrain du cinéma-spectacle, oriente son œuvre vers la critique politique. Toujours avec Jean-Paul Belmondo, il met en scène Le Corps de mon ennemi en 1976, critique d'un milieu politico-bourgeois qui se compromet avec l'univers du crime. Il crée ensuite sa propre société de production V Films qui lui permet de mettre en chantier I... comme Icare avec Yves Montand. Le cinéaste s'inspire des expériences de Stanley Milgram sur la soumission à l'autorité et de l'assassinat du président américain John Fitzgerald Kennedy en 1963, pour construire une enquête politique dont la réalisation aboutira en 1979. Puis il enchaîne, en 1982, avec Mille milliards de dollars, interprété par Patrick Dewaere : critique des multinationales et de la mondialisation.Fin de carrière
Il réalise son dernier film à caractère commercial en 1984 : Les Morfalous avec Jean-Paul Belmondo qu'il retrouve pour la septième et dernière fois.
Dans les années 1990, Henri Verneuil change totalement de registre et se lance dans la réalisation de films intimistes. En 1991, il écrit et met en scène Mayrig (Maman en arménien) avec Omar Sharif et Claudia Cardinale. Le film est une adaptation de son propre roman, écrit en 1985 pour rendre hommage à sa mère décédée quelques années plus tôt. Le livre est traduit dans 37 langues. Il met en chantier une suite l'année suivante avec 588, rue Paradis. Richard Berry qui fut narrateur dans le premier volet, rejoint la distribution. Le film clôt la carrière du cinéaste.
En 1996, il reçoit un césar d'honneur pour l'ensemble de son œuvre. La même année un film documentaire, Henri Verneuil 50 ans de cinéma, relatant la carrière du cinéaste, voit le jour.
Le vendredi 11 janvier 2002, Henri Verneuil décède dans une clinique de Bagnolet à l'âge de quatre-vingt-un ans. Ses obsèques religieuses sont célébrées le jeudi 17 janvier 2002 à la Cathédrale arménienne Saint-Jean-Baptiste de Paris, rue Jean-Goujon, en présence d'Alain Delon, Charles Aznavour, Pierre Cardin, Gérard Oury, Pierre Schoendoerffer, Claudia Cardinale, Jean Piat, Michel Drucker, Guy Lux, Daniel Toscan du Plantier et Georges Cravenne. Il est ensuite enterré au cimetière Saint-Pierre à Marseille.
En 2007, son fils Sevan participe à la saison 7 du télé-crochet Star Academy.
Sa fille Gayané est comédienne sous le nom de Gaya Verneuil.Filmographie
Courts métrages
1947 : Escale au soleil
1948 : Cuba à Montmartre
1948 : Rythmes de Paris
1948 : Un juré bavard
1949 : À la culotte de zouave
1949 : À qui le bébé ?
1949 : Entre deux trains
1949 : La Kermesse aux chansons
1949 : Les Nouveaux Misérables
1949 : Trente-troisième chambre
1949 : Une journée avec Jacques Hélian et son orchestre
1950 : Les chansons s'envolent
1950 : Pipe chien
1950 : On demande un bandit
1950 : Maldonne
1950 : La Légende de Terre-Blanche
1950 : L'Art d'être courtierLongs métrages
1952 : La Table aux crevés (+ scénariste)
1952 : Le Fruit défendu (+ scénariste)
1952 : Brelan d'as
1953 : Le Boulanger de Valorgue
1953 : Carnaval
1954 : L'Ennemi public numéro un
1954 : Le Mouton à cinq pattes (+ scénariste)
1955 : Les Amants du Tage
1956 : Des gens sans importance (+ scénariste)
1956 : Paris, Palace Hôtel (+ scénariste)
1957 : Une manche et la belle (+ scénariste)
1958 : Maxime (+ scénariste)
1959 : Le Grand Chef (+ scénariste)
1959 : La Vache et le Prisonnier (+ scénariste)
1960 : L'Affaire d'une nuit
1960 : La Française et l'Amour - segment "L'Adultère" (co-réalisation)
1961 : Le Président (+ scénariste)
1961 : Les lions sont lâchés
1962 : Un singe en hiver (+ scénariste)
1963 : Mélodie en sous-sol (+ scénariste)
1964 : Cent mille dollars au soleil (+ scénariste)
1964 : Week-end à Zuydcoote
1967 : La Vingt-cinquième Heure (+ scénariste)
1969 : La Bataille de San Sebastian (The Guns for San Sebastian)
1969 : Le Clan des Siciliens (+ scénariste)
1971 : Le Casse (+ scénariste)
1973 : Le Serpent (+ scénariste)
1975 : Peur sur la ville (+ scénariste)
1976 : Le Corps de mon ennemi (+ scénariste)
1979 : I... comme Icare (+ scénariste)
1982 : Mille milliards de dollars (+ scénariste)
1984 : Les Morfalous (+ scénariste)
1991 : Mayrig (+ scénariste)
1992 : 588, rue Paradis (+ scénariste)Récompenses et nominations
En 1956, il est proposé pour l'Oscar du meilleur scénario pour le film Le Mouton à cinq pattes.
En 1973, il obtient le Prix Nessim-Habif
En 1980, il est proposé pour le César du meilleur scénario pour I... comme Icare.
En 1996 il obtient le César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.
Le 29 mars 2000, il est élu à l'Académie des beaux-arts au fauteuil du peintre Yves Brayer (1907-1990), suite au transfert d'un fauteuil de la section de peinture à la section cinéma et audiovisuel en 1998. Régis Wargnier lui succède en 2007 et prononce son éloge sous la Coupole le 1er février 2012Résultats au box-office
Selon les statistiques enregistrées depuis 1945, Henri Verneuil est le réalisateur français qui a rassemblé le plus de spectateurs au cours de sa carrière : avec ses 34 films, il a atteint 91,58 millions d'entrées au total, et en moyenne il a réalisé 2,69 millions d'entrées par film.
Film Année Box office Classement La Table aux crevés 1952 3 120 959 17e Le Fruit défendu 1952 4 002 100 8e Brelan d'As 1952 1 721 215 32e Le Boulanger de Valorgue 1953 3 727 977 14e Carnaval 1953 2 121 032 28e L'Ennemi public numéro un 1954 3 754 112 15e Le Mouton à cinq pattes 1954 4 136 843 9e Les Amants du Tage 1955 1 800 291 36e Des gens sans importance 1956 2 394 712 29e Paris, Palace Hôtel 1956 2 260 893 31e Une manche et la belle 1957 1 326 583 40e Maxime 1958 1 978 792 36e Le Grand Chef 1959 2 296 698 31e La Vache et le Prisonnier 1959 8 844 199 1er L'Affaire d'une nuit 1960 928 349 78e La Française et l'Amour 1960 3 056 736 14e Le Président 1961 2 784 241 18e Les lions sont lâchés 1961 2 054 954 27e Un singe en hiver 1962 2 417 209 15e Mélodie en sous-sol 1963 3 518 083 7e Cent mille dollars au soleil 1964 3 441 118 6e Week-end à Zuydcoote 1964 3 154 140 8e La Vingt-cinquième heure 1967 1 606 984 23e La Bataille de San Sebastian 1969 886 992 35e Le Clan des Siciliens 1969 4 821 585 3e Le Casse 1971 4 410 120 6e Le Serpent 1973 1 356 376 27e Peur sur la ville 1975 3 948 746 2e Le Corps de mon ennemi 1976 1 771 161 16e I...comme Icare 1979 1 829 220 17e Mille milliards de dollars 1982 1 190 673 34e Les Morfalous 1984 3 621 540 5e Mayrig 1991 829 449 37e 588, rue Paradis 1992 470 611 65e Total - 91 584 693 - Ref : Wikipédia
Interview Henri Verneuil sur Fernandel
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