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Isabelle Adjani
Isabelle Adjani, née le 27 juin 1955 dans le 17e arrondissement de Paris, est une comédienne française, cinq fois lauréate du César de la meilleure actrice.
Elle débute à 14 ans au théâtre, puis entre à 17 ans à la Comédie-Française et devient célèbre au milieu des années 1970 grâce au cinéma. Elle y interprète fréquemment des personnages névrosés, fragiles, mystérieux, perturbés, déments ou psychologiquement instables.
Isabelle Adjani est reconnue pour l'intensité dramatique de ses compositions, la dévotion totale qu'elle accorde à son jeu et l'empathie extrême qu'elle revendique pour chacun de ses personnages.
Biographie
Isabelle Yasmina Adjani naît le 27 juin 1955 dans le 17e arrondissement de Paris, d'un père algérien, Mohammed Chérif Adjani, né à Constantine (Algérie), mort en 1983, soldat dans l'armée française durant la Seconde Guerre mondiale, originaire d'Iferhounène en Kabylie, et d'une mère allemande, d'origine bavaroise, Emma Augusta Schweinberger, surnommée Gusti, décédée en février 2007. Dans une interview donnée en 1985, Isabelle Adjani explique pourquoi sa mère avait l'habitude de dire que son mari était d'origine turque : elle avait honte de ses origines algériennes. Elle lui demanda également de changer son prénom Mohammed en Chérif car cela faisait plus « américain ».
Elle grandit à Gennevilliers, au nord-ouest de Paris, avec son frère cadet Éric Hakim (qui deviendra plus tard photographe), va au collège Paul-Lapie à Courbevoie et poursuit ses études secondaires à Reims, au lycée Jean-Jaurès. Elle obtient un premier rôle à 14 ans dans un film pour enfants, Le Petit Bougnat, puis joue à seize ans dans Faustine et le bel été avec les jeunes premiers Muriel Catala, Francis Huster, Jacques Spiesser, Jacques Weber, Nathalie Baye et, le temps d'une scène, Isabelle Huppert.
Elle entre à la Comédie-Française le 1er décembre 1972 ; grâce à la télévision puis au cinéma, elle accède rapidement au vedettariat.
En 1996, Adjani quitte la capitale française et s'établit en Suisse, à Genève. Elle déclarera : « lorsqu'on a la possibilité d'offrir à ses enfants une meilleure qualité de vie, il ne faut plus hésiter ». Elle reviendra en France présider le jury du 50e Festival de Cannes en 1997.
Elle a deux fils : le premier du chef opérateur et réalisateur Bruno Nuytten, Barnabé Saïd, né en avril 1979 et le second de l'acteur Daniel Day-Lewis, Gabriel-Kane, né le 9 avril 1995.
En novembre 2009, elle met douloureusement fin à une aventure sentimentale de cinq années avec le docteur Stéphane Delajoux et à sa participation au projet de site internet médical de celui ci.
Le jour de Noël 2010, son frère, Éric Hakim, meurt subitement d'une crise cardiaque. Il avait cinquante-trois ans.
Carrière
Révélation
En 1972, Isabelle Adjani joue avec la troupe de Robert Hossein, dans La Maison de Bernarda Alba de Federico García Lorca avec Annie Ducaux. La pièce, une coproduction avec la Comédie-Française, est un triomphe et sera reprise plus tard au Théâtre de l'Odéon.
En 1973, Annie Ducaux recommande sa partenaire à Jean-Paul Roussillon qui prépare une mise en scène de L'École des femmes de Molière à la Comédie-Française et cherche l'Agnès idéale. Elle prend le rôle dans lequel elle fait sensation aux côtés de Pierre Dux dans le rôle d'Arnolphe (après une version télévisée avec Bernard Blier). Elle tient ensuite le rôle-titre d'Ondine de Jean Giraudoux, mis en scène au Français par Raymond Rouleau.
Au cinéma, elle est révélée au grand public en 1974 grâce à son rôle de jeune fille en rébellion contre son père dans La Gifle de Claude Pinoteau, dont le succès la propulse au rang des jeunes actrices françaises les plus en vue. Plusieurs cinéastes de premier plan l'engagent : François Truffaut pour L'Histoire d'Adèle H., André Téchiné pour Barocco et Les Sœurs Brontë, Roman Polanski pour Le Locataire ou encore Werner Herzog dans Nosferatu, fantôme de la nuit. Son interprétation dans ces cinq films révèle son goût du mystère et de la complexité psychologique. Elle illustre par ailleurs déjà son registre de prédilection : la fragilité et la passion jusqu'à la perdition, la folie ou la mort.
Succès
En 1981, elle est à l'affiche de Possession d'Andrzej Zulawski et de Quartet de James Ivory, deux films pour lesquels elle remporte le Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes. Ces deux succès, joints à celui, immense, de L'Été meurtrier de Jean Becker en 1983 en font, dans les années 1980, l'actrice française la plus populaire et la plus adulée. La même année, Mortelle Randonnée de Claude Miller lui offre un autre nouveau rôle sombre de jeune meurtrière, poursuivie par Michel Serrault qui croit reconnaître en elle sa fille disparue et efface les quelques traces laissées sur les scènes de crime.
Dans Possession, elle interprète un double rôle sulfureux, halluciné et extrême qui fait d'elle l'incarnation-type de l'héroïne romantique, tumultueuse et exaltée. Elle reçoit pour son interprétation un premier César en 1982. Vingt ans plus tard, en pleine promotion de La Repentie, de Laetitia Masson, elle déclare à Studio Magazine détester ce film : « je dois à la « mystique » d'Andrzej Zulawski de m'avoir révélé des choses que je ne voudrais jamais avoir découvertes... Possession, c'était un film infaisable, et ce que j'ai fait dans ce film était tout aussi infaisable. Pourtant, je l'ai fait et ce qui s'est passé sur ce film m'a coûté tellement cher... Malgré tous les prix, tous les honneurs qui me sont revenus, jamais plus un traumatisme comme celui-là, même pas... en cauchemar ! ».
Chanson
Avec Serge Gainsbourg, Isabelle Adjani s'essaye à la chanson en 1974. Il lui fait enregistrer, pour une émission de télévision animée par Maritie et Gilbert Carpentier, Rocking Chair. En 1983, elle réalise un album entier sous sa direction et se retrouve en tête des ventes de 45 tours avec Pull marine, dont le vidéo-clip est réalisé par Luc Besson. Elle obtient également un petit succès avec les titres Ohio et Beau oui comme Bowie. Quelques années plus tard, elle sort un single écrit sans Gainsbourg, La Princesse au petit pois, qui n'obtient qu'un succès très faible[réf. nécessaire]. Adjani a aussi enregistré des duos avec Jacques Higelin, Pascal Obispo (sur l'album Sidaction, Ensemble contre le Sida, 10 ans ensemble) et Christophe. Un album écrit et composé par Pascal Obispo était prévu pour 2007, avec des duos prometteurs (Étienne Daho, Christophe, Daniel Darc, Youssou N'Dour, Akhenaton…), mais n'est jamais paru.
Actrice aux multiples Césars
Après Possession, elle obtient quatre autres Césars du meilleur premier rôle : en 1984, 1989, 1995 et 2010. Ils ont distingué respectivement son interprétation d'Elle, la jeune femme mystérieuse et provocante de L'Été meurtrier où elle vainc sa répugnance à tourner nue ; son incarnation de la sculptrice, fragile et sensible, Camille Claudel dans le film du même nom ; sa prestation en truculente et passionnée Marguerite de Valois dans La Reine Margot et enfin le rôle de Sonia Bergerac, professeur de français en ZEP qui perd pied et prend sa classe en otage dans La Journée de la jupe. Elle a en outre été nommée deux fois à l'Oscar de la meilleure actrice : en 1976 et en 1990 respectivement pour ses rôles d'Adèle Hugo dans L'histoire d'Adèle H. et de Camille Claudel dans l'œuvre qu'elle a d'ailleurs produite. Lors de la réception du 3e César de sa carrière, elle fait sensation en lisant un extrait des Versets sataniques de Salman Rushdie, sous le coup d'une fatwa islamique. La statuette qu'elle reçoit en 2010 fait d'elle la personnalité française la plus récompensée de la cérémonie, hommes et femmes réunis (5 trophées gagnés sur 8 nominations).
Cinéma international et comédies
Très tôt, Isabelle Adjani internationalise sa carrière à la suite du succès de L'Histoire d'Adèle H., tournant en 1978 aux États-Unis le film noir The Driver au côté de Ryan O'Neal, expérience sans intérêt selon ses dires. Outre Herzog, Zulawski et James Ivory – qui la met en scène dans le Paris des années folles avec Quartet –, elle travaille avec l'Espagnol Carlos Saura pour lequel elle incarne l'intellectuelle féministe mexicaine Antonieta Rivas Mercado dans Antonieta. En 1987, elle connait une seconde expérience américaine, jugée catastrophique : la comédie d'action Ishtar, où elle donne la réplique à Warren Beatty et Dustin Hoffman, est un très lourd échec commercial.
En France, elle s'impose aussi dans la comédie sentimentale, dans la lignée de La Gifle, grâce à Violette et François avec Jacques Dutronc en 1977, puis avec Clara et les chics types et L'Année prochaine... si tout va bien où elle a pour partenaire Thierry Lhermitte. Suit Tout feu, tout flamme de Jean-Paul Rappeneau, où elle joue une polytechnicienne angoissée, victime d'un père baroudeur, immature et inconséquent incarné par Yves Montand. Grâce à Subway de Luc Besson (1985), elle marque les esprits avec un rôle plutôt court mais plein de fantaisie aux côtés de Christophe Lambert, Michel Galabru et Jean-Hugues Anglade.
Éclipse dans les années 1990 et 2000
Après le triomphe de Camille Claudel en 1988, Isabelle Adjani disparaît du grand écran. Elle ne retrouve le chemin des plateaux qu'en 1993 pour les besoins du film Toxic Affair. Cette comédie, pour laquelle elle touche un cachet de 10 millions de francs, ce qui représente alors un salaire-record pour le cinéma français, est cependant un lourd échec critique et public. La Reine Margot lui offre l'année suivante le rôle principal d'un nouveau film de prestige et lui vaut de renouer un temps avec le succès. Mais Diabolique, remake du film d'Henri-Georges Clouzot tourné aux États-Unis, où elle est opposée à Sharon Stone, ne rencontre pas les faveurs de la presse et des spectateurs. Ses prestations à l'écran se raréfient à nouveau. Après quatre ans de retraite en Suisse, Isabelle Adjani revient à Paris à l'automne 2000 pour jouer sur la scène du théâtre Marigny La Dame aux camélias. En 2002, La Repentie, film écrit spécialement pour elle, est un nouvel échec commercial. La même année, elle interprète la comtesse Ellénore dans Adolphe de Benoît Jacquot, l'adaptation cinématographique du chef-d'œuvre de Benjamin Constant. En 2003, elle devient une vedette de cinéma hystérique et mythomane, prise dans la débâcle de 1940 dans Bon voyage de Jean-Paul Rappeneau. En dépit d'un accueil critique relativement favorable, ces deux nouvelles productions n'obtiennent pas le succès escompté.
Retour au premier plan
Après trois nouvelles années d'absence, Isabelle Adjani fait un retour sur les planches du Marigny à l'automne 2006, pour incarner le rôle titre de la pièce de Wolfgang Hildesheimer: La Dernière Nuit pour Marie Stuart, reine d'Écosse et de France, exécutée en 1587. Du 11 juin au 16 juillet 2007, elle tourne dans la région de Fontainebleau une nouvelle adaptation télévisée du Mariage de Figaro de Beaumarchais intitulée simplement Figaro et réalisée par Jacques Weber, où elle reprend le rôle de la comtesse Almaviva.
Durant le printemps 2008, Adjani tourne pour Arte La Journée de la jupe, film dans lequel elle incarne une professeur de banlieue qui perd ses moyens et prend sa classe en otage. Ce film, où elle apparaît fragile, métamorphosée et arrondie, fait sensation au Festival de La Rochelle. Il est diffusé sur Arte le 20 mars 2009 en avant-première (record d'audience historique de la chaîne avec 2,2 millions de téléspectateurs), puis dans les salles de cinéma à partir du 25 mars 2009. Malgré le boycott de nombreux distributeurs, le film rencontre un large public et le 5e César qu'elle reçoit pour ce film lui permet de revenir au premier plan de la scène médiatique. En 2010, elle apparaît dans un rôle secondaire mais remarqué de fantôme d'autoroute pour le duo Benoît Delépine-Gustave Kervern grâce à la comédie sociale à succès Mammuth, avec également Gérard Depardieu et Yolande Moreau.
Fin 2010, elle tourne le thriller De force de Frank Henry aux côtés d'Éric Cantona et Anne Consigny. Le film sort en octobre 2011 mais est un échec retentissant. La critique, à la suite de nombreux problèmes techniques lors des projections de presse, n'a pas la possibilité de voir le film avant sa sortie et donc de publier le moindre article. Sans aucune critique, le film passe inaperçu et disparaît très vite. Il est malgré tout édité en vidéo dès février 2012.
De mars à mai 2011, elle tourne David et Madame Hansen d'Alexandre Astier. Dans ce film, qui sort en salles le 29 août 2012, elle tient un rôle initialement prévu pour Alain Delon, et transformé en personnage féminin après la défection de ce dernier et l'arrivée d'Adjani sur le projet.
Durant l'année 2012, Isabelle Adjani fait partie de la distribution du film de Bollywood Ishkq in Paris (en), notamment aux côtés des stars indiennes Preity Zinta et Arjun Rampal. Le tournage a commencé en février. Six mois plus tard, quelques scènes n'avaient toujours pas été tournées, faute d'autorisations suffisantes dans de nombreux endroits de Paris. C'est à Prague que le tournage dut se terminer.
En janvier 2014, elle est promue au grade de commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres (2014). En juin 2014, elle figure au générique de la comédie Sous les jupes des filles, le premier long métrage de la comédienne Audrey Dana. À partir du mois d'octobre, Isabelle Adjani est sur la scène du théâtre de Paris pour la création de la pièce américaine Kinship de Carey Perloff, mise en scène par Dominique Borg aux côtés de Vittoria Scognamiglio et Niels Schneider.
Filmographie
Cinéma
1970 : Le Petit Bougnat de Bernard Toublanc-Michel - Rose
1972 : Faustine et le Bel Été de Nina Companéez - Camille
1974 : Espace zéro de Pierre-Jean de San Bartholomé - film inédit -
1974 : La Gifle de Claude Pinoteau - Isabelle Doulean
1975 : L'Histoire d'Adèle H. de François Truffaut - Adèle Hugo
1976 : Barocco d’André Téchiné - Laure
1976 : Le Locataire de Roman Polanski - Stella
1977 : Violette et François de Jacques Rouffio - Violette Clot
1978 : Driver de Walter Hill - La joueuse
1979 : Nosferatu, fantôme de la nuit de Werner Herzog - Lucy Harker
1979 : Les Sœurs Brontë d’André Téchiné - Emily Brontë
1981 : Clara et les Chics Types de Jacques Monnet - Clara
1981 : Quartet de James Ivory - Marya Zelli
1981 : Possession d’Andrzej Zulawski - Anna / Helen
1981 : L'Année prochaine... si tout va bien de Jean-Loup Hubert - Isabelle Maréchal
1982 : Tout feu, tout flamme de Jean-Paul Rappeneau - Pauline Valance
1982 : Antonieta de Carlos Saura - Antonieta Rivas Mercado
1982 : apparition non créditée dans Les Frénétiques (The Last Horror Film) de David Winters - elle-même
1983 : Mortelle Randonnée de Claude Miller - Catherine Leiris / Lucie Brentano, « Marie »
1983 : L'Été meurtrier de Jean Becker - Eliane Wieck
1985 : Subway de Luc Besson - Helena
1986 : T'as de beaux escaliers, tu sais d’Agnès Varda - court métrage
1987 : Ishtar d’Elaine May - Shirra Assel
1988 : Camille Claudel de Bruno Nuytten - Camille Claudel
1989 : L'Après-Octobre de Merzak Allouache - documentaire
1990 : Lung Ta : les Cavaliers du vent de Marie-Jaoul de Poncheville - narratrice
1993 : Toxic Affair de Philomène Esposito - Pénélope
1994 : La Reine Margot de Patrice Chéreau - Marguerite de Valois dite Margot
1996 : Diabolique de Jeremiah S. Chechik - Mia Baran
1998 : Paparazzi d’Alain Berbérian - dans son propre rôle
2002 : La Repentie de Laetitia Masson - Charlotte
2002 : Adolphe de Benoît Jacquot - Ellénore
2003 : Bon Voyage de Jean-Paul Rappeneau - Viviane Denvers
2003 : Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran de François Dupeyron - La star
2009 : La Journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld - Sonia Bergerac
2010 : Mammuth de Benoît Delépine et Gustave de Kervern - L'amour perdu
2010 : Guibert cinéma d'Anthony Doncque - Narration - documentaire
2010 : Raiponce de Nathan Greno et Byron Howard - voix française de Mère Gothel
2011 : De force de Frank Henry - Clara Damico
2012 : David et Madame Hansen d'Alexandre Astier - Madame Hansen Bergmann
2013 : Ishkq in Paris de Prem Soni - La mère de l'héroïne
2014 : Sous les jupes des filles d'Audrey Dana - LiliTélévision
1973 : L'École des femmes de Molière, mise en scène et réalisation Raymond Rouleau - Agnès
1973 : Le Secret des Flamands.
1974 : L'Avare de Molière, mise en scène Jean-Paul Roussillon, réalisation René Lucot - Mariane
1974 : Le Secret des Flamands de Robert Valey - Maria
1975 : Ondine de Jean Giraudoux, mise en scène et réalisation Raymond Rouleau - Ondine
2008 : Figaro de Jacques Weber - Comtesse Almaviva
2008 : La Journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld - Sonia Bergerac
2011 : Aïcha, Job à tout prix de Yamina Benguigui - Docteur AssoussaRécompense
1982 : César pour "Possession"
1984 : César pour "L'Été meurtrier"
1989 : César pour "Camille Claudel"
1995 : César pour "La Reine Margot"
2010 : César pour "La Journée de la jupe"
Prix d'interprétation féminine (Festival de Cannes) 1981 pour Posséssion et QuartetAnnulations / Refus
* Départ de la Comédie-Française en janvier 1975 alors que la prestigieuse compagnie lui propose un contrat de sociétaire qui la lierait pour un minimum de 10 ans. Adjani préfère se consacrer au cinéma. Le français titre alors : « Adjani, c'est fini ! » et Catherine Guérard dira d'elle : « Une Adjani, il n'y en a qu'une par siècle ! »
* En 1982, par peur des scènes de nudité, elle refuse dans un premier temps le rôle d'« Elle » dans L'Été meurtrier (rôle pourtant écrit pour elle depuis 1979). Cette raison l'avait déjà poussée à décliner l'offre de Luis Buñuel pour Cet obscur objet du désir. Mais elle se ravise, obligeant la production de Mortelle Randonnée de Claude Miller, sur laquelle elle était engagée, à repousser les dates de tournage.
* En 1983, elle abandonne après quelques jours, le tournage de Prénom Carmen que réalise Jean-Luc Godard. Isabelle Adjani dira notamment, à propos du réalisateur : « pendant ces quelques jours avec lui, je me suis sentie sans protection, vulnérable ». Elle est remplacée par Marushka Detmers.
* En mai 1983, elle provoque une grève des photographes au Festival de Cannes après avoir annulé sa présence à la conférence de presse de L'Été meurtrier de Jean Becker puis après avoir refusé de participer à la séance de photos pour la presse. Durant la montée des marches par l'équipe du film, les appareils et télé-objectifs seront posés au sol et les professionnels tournent le dos à la star.
* À l'automne 1983, Isabelle Adjani joue au théâtre Édouard VII, la pièce d’August Strindberg, Mademoiselle Julie, au côté de Niels Arestrup. Au bout de quelques représentations, elle abandonne invoquant une grande fatigue. « Ça ne met pas en bonne santé le cinéma », dit-elle. C’est la comédienne Fanny Ardant qui la remplace.
* En 1996, elle abandonne un projet prévu avec Roman Polanski : une grosse production intitulée The Double, dans laquelle elle aurait dû donner la réplique à John Travolta. Le film ne verra jamais le jour à cause des différends opposant le réalisateur, les producteurs internationaux et la star américaine.
* Fin 2012, Isabelle Adjani est annoncée, au côté de Gérard Depardieu, dans la prochaine réalisation du cinéaste américain Abel Ferrara, inspirée de l'affaire DSK. Elle devait interpréter le rôle d'Anne Sinclair et Depardieu celui de Dominique Strauss-Kahn. En mars 2013, elle se retire du projet estimant que « dans un contexte qui ne relève que de l'intrusion destructrice dans la sphère privée de ces deux personnalités, le parti pris d'interpréter ce film ne peut plus me correspondre aujourd'hui. J'aime et j'admire l'énergie de rédemption qui existe dans le cinéma d'Abel Ferrara, et j'ai toujours dit apprécier que le projet de son film sur l'histoire qui aurait lié Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair depuis les événements du Sofitel à New York en soit une œuvre inspirée. ».
* En 2013, elle annule sa présence dans la mini-série de TF1 Résistances, aux côtés notamment de Richard Berry et Isabelle Nanty, invoquant des problèmes de santé.Particularités
* Outre le français, Isabelle Adjani parle couramment l'allemand, l'anglais et l'italien. En allemand, elle a interprété le rôle féminin principal de Nosferatu, fantôme de la nuit. Elle a également joué Driver, Possession, Quartet, Ishtar et Diabolique en langue anglaise. Elle est d'ailleurs la première comédienne à recevoir un César de la meilleure actrice pour un rôle non francophone en 1982 (dans Possession). Néanmoins, ses deux nominations aux Oscars ont distingué chacune une interprétation en français.
* Avec Christine Pascal et Isabelle Huppert, Isabelle Adjani a formé un trio complice. Elles ont été un temps colocataires au début de leurs carrières. Plus tard, les deux Isabelle se sont donné la réplique dans Les Sœurs Brontë d'André Téchiné. Depuis leur ascension fulgurante, lors des années 1970, la presse a souvent commenté leur rivalité. D'après la biographie d'Erwan Chuberre (La Légende Adjani), l'inimitié entre Huppert et Adjani daterait justement des Sœurs Brontë et aurait touché à une concurrence amoureuse au sujet du directeur de la photographie Bruno Nuytten. Par ailleurs, Adjani explique avoir mal vécu sa mise à l'écart de certains projets, au début des années 1980, à cause du producteur Daniel Toscan du Plantier, directeur de la Gaumont, qui aurait tenté d'imposer Isabelle Huppert, alors sa compagne, comme nouvelle étoile du cinéma français. André Téchiné a reconnu que la relation très tendue entre les deux actrices a compliqué son travail sur le tournage des Sœurs Brontë. Interrogée sur cette perpétuelle comparaison, Isabelle Adjani a affirmé en 2009 être, en tant que comédienne, plus tournée vers l'empathie pour ses personnages qu'Huppert, en retrait et à distance. Cette dernière a toutefois répondu que le regard d'un film ne dépendait que du metteur en scène et qu'il lui semblait dangereux, pour tout acteur, d'idéaliser son rôle. À noter que Claude Chabrol désirait réaliser un film sur la vie de Camille Claudel et souhaitait offrir le rôle-titre à Isabelle Huppert, sa nouvelle actrice fétiche, ce qui lui fut refusé par les héritiers de l'artiste. Finalement, ce fut Isabelle Adjani qui obtint l'autorisation de la famille Claudel pour jouer la sculptrice dans le film à succès dont elle était coproductrice et qui était réalisé par Bruno Nuytten, son ancien compagnon. À l'inverse, Adjani avait exprimé, dès 1980, le désir d'interpréter au cinéma Marguerite Gautier, l'héroïne du roman La Dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils. Le projet, qui devait être mis en scène par Joseph Losey, ne vit jamais le jour mais Huppert fut choisie par le réalisateur italien Mauro Bolognini pour incarner ce rôle à l'écran. Adjani prêta finalement ses traits au personnage au théâtre, en 2000, dans une mise en scène d'Alfredo Arias. Elle fut nommée au Molière de la meilleure comédienne en même temps qu'Huppert pour son interprétation de Médée d'Euripide, mis en scène par Jacques Lassalle. Bien que les pronostics annonçassent une bataille entre les deux vedettes, ce fut Corinne Jaber qui remporta le trophée pour la pièce Une bête sur la lune33. Les deux actrices, à quelques années d'intervalle, ont également interprété Marie Stuart sur les planches et ont toutes deux marqué la rentrée théâtrale de 2006.
* Isabelle Adjani paraît en 1981-1982 dans deux publicités télévisées pour la marque de lessive Woolite et en 1984 dans une publicité pour la marque de savon Lux.
* Le 18 janvier 1987, pour faire taire une rumeur selon laquelle elle aurait été atteinte du sida ou qu'elle serait même décédée, l'actrice se fait interviewer par le journaliste Bruno Masure, au Journal de 20 heures de TF1, pour prouver qu'elle est bien vivante et en bonne santé, lui faisant la bise en quittant le plateau.
* Le 19 octobre 1992, elle clôt au Louvre le dernier défilé de Gianfranco Ferré pour Dior habillée d'une robe xviiie siècle et d'un masque vénitien. Ce défilé est encore cité comme l'un des plus célèbres de la fin du xxe siècle.
* Elle préside en 1997 le jury du 50e Festival de Cannes, qui attribue la Palme d'or ex æquo aux films Le Goût de la cerise d'Abbas Kiarostami et L'Anguille de Shohei Imamura. Les jurés sont Gong Li, Mira Sorvino, Paul Auster, Tim Burton, Luc Bondy, Patrick Dupond, Mike Leigh, Nanni Moretti et Michael Ondaatje.
* Deux chansons évoquent Isabelle Adjani : Belle comme Isabelle de Midi V, écrit et composé par Jean-Marc Filippi (Car elle était belle / Comme Isabelle / Elle était jolie / Comme Adjani, 1988), et Cannes de Barbara Carlotti (Au bras d'Isabelle Adjani / Tu toises la foule et tu souris, 2006).
* Hervé Guibert, dont elle fut proche, en a fait un personnage prénommé Marine en référence à la chanson Pull marine dans son roman d'autofiction À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie (1990), et l'écrivain américain Bret Easton Ellis la fait apparaître dans une scène parisienne de son roman Glamorama (1998) : « Soudain, Bertrand est bloqué, d'abord par un garçon qui porte un plateau de hors-d'œuvre, que Bertrand refoule avec rage, puis par une Isabelle Adjani d'une insistance inhabituelle et avec laquelle il se force à converser. »
* Au fil des ans, elle est modèle photographique pour la marque de lingerie française Lejaby (1988), pour la marque américaine de vêtements Gap (1994), pour le catalogue français de vente par correspondance La Redoute (automne-hiver 2004) et pour la maison de joaillerie française Poiray (2012).
* Elle campe l'héroïne du roman Le Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov durant quinze jours au cours du mois de juin 2008 à Moscou et ses environs, avec la collaboration d'une centaine d'acteurs, figurants et de techniciens, sous l'objectif de Jean-Daniel Lorieux. Il s'agirait de la prise de vue la plus chère de l'histoire de la photographie. Le « shooting » a donné lieu à une exposition itinérante qui a débuté à Paris dans la galerie Ariane Dandois du 10 décembre 2008 au 24 janvier 2009 (prolongée) pour aboutir à Moscou, via quelques capitales européennes. « La réalisation d'un tel projet est comme une victoire symbolique sur le matérialisme ambiant. » a affirmé la comédienne après la séance photos.
* En 2008, la marque de maroquinerie de luxe française Lancel crée en étroite collaboration avec l'actrice le sac « L'Adjani » qui s'avère un gros succès de vente.
* Le lundi 2 juillet 2012, elle clôt à l'ambassade de Suisse à Paris le défilé automne-hiver 2012 du couturier franco-suisse Jean-Luc Amsler dans une robe noire.Documentaires
Isabelle Adjani, 2 ou 3 choses qu'on ne sait pas d'elle de Frank Dalmat, scénario et interview Julien Collet Vlaneck, musique Barnabé Nuytten, production Puzzle Media et Isia Films, diffusé le 5 mai 2013 sur Arte.
Pull Marine - Isabelle Adjani
Isabelle Adjani chez Pivot 1994
Adjani- théâtre et discographie c'est ICI
ref : Wikipédia
Tags : Isabelle Adjani, 1955, comédienne, César, théâtre, Comédie-Française, 1970, dramatique, La Gifle, L'Été meurtrier, Luc Besson, La Reine Margot, 1983
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Commentaires
Bonsoir Georges. Merci pour cet excellent article sur Isabelle Adjani, qui m'a apprit beaucoup sur son parcourt chaotique et cinématographique. Je dois avouer que je n'est jamais été très enthousiasme devant cette actrice. Je lui trouve tellement plus de défauts que de qualité, que je me suis mis à l'ignorer dans ce métier. Cependant, son passé mérite bien ici d'être raconté. Et ça ne fait malheureusement que de me conforter dans ma façon de pensée vis à vis d'elle. On ne peux pas plaire à tout le monde comme on dit. Je te souhaite une bonne semaine. à bientôt.
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BD63Mercredi 18 Décembre 2019 à 17:21
QUEL DOMMAGE QUE VOUS AYEZ UNE PIETRE OPINION D'ISABELLE... JE L'AI VUE SUR SCENE EN MARS A NAMUR JOUER OPENING NIGHT ET ELLE EST SUBLIME ! QUEL TALENT, QUELLE VOIX, QUELLE BEAUTE ET QUELLE GENTILLESSE ENVERS SES ADMIRATEURS APRES LA REPRESENTATION ! ELLE EST EBLOUISSANTE, ALLEZ LA VOIR...
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bonjour georges
voila la belle isabelle adjani
je ne pense pas avoir vu un film avec elle mais j'ai un cd par contre avec son fameux et merveilleux pull marine dont tu as mis la vidéo
j'adore cette chanson
bon après midi
amitiés